Kamel Eltaief, un mythe
Le président provisoire au faîte de sa gloire voulait à tout prix avoir sa peau. Moncef Marzouki alors président, et au moment du plus haut degré du délire nationale de l’époque avait, avec l’aval du mouvement Ennahdha qui régnait en maître absolu sur le moindre recoin du pays, usé de tous les moyens pour le mettre sous les verrous. Les funestes et terribles Ligues de la protection des objectifs de la révolution tout naturellement en renfort. En vain.
Pourquoi ? Le monsieur s’était avéré terriblement irréprochable à tous points de vue. Réglés comme un papier millimétré à l’horloge du maître E. Kant qui plus est.
A huit heures précises, il est à son bureau à la Soukra. Tous les jours ouvrables. Le grand pêché que les proches disent lui reconnaître : la politique et les cigarettes. Il fume comme une cheminée en pensant politique. Un virus, une passion. L’amour de la Tunisie. Oui, un grand patriote, incontestablement doublé d’un démocrate, choses que pourront du reste confirmer toutes les grandes figures progressistes de gauche qu’il recevait à son bureau à l’époque du président Ben Ali, les années de braise, comme ils aimaient à dire jusque-là.
Je connais personnellement Kamel Eltaief. Il est de ma propre famille par alliance. Il est d’une intelligence remarquable et d’une simplicité tout autant. J’ai même songé dresser son portrait, à me pencher sur un projet de biographie. Un jour peut être et ça sera avec son accord, lui si secret qui à ma connaissance n’a jamais accordé de grande interview à aucun media. Un mythe que journal Le Monde a , excusez du peu, publié une tribune de lui au fort moment des « années de braise ».
Il y a deux jours, il a été arrêté sur la « base d’une suspicion d’atteinte et de complot contre à la sécurité intérieure ».
Demain lundi, on y verra un peu plus clair. Tout du moins, on l’espère. Pour un potentiel biographe, ça sera un élément de plus à adjoindre au dossier qui jusque-là est absolument mince.
Jawhar Chatty
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