Economie

Paradoxe tunisien : La guerre en Ukraine entraîne l’absence de pâtes dans les magasins !

Paradoxe tunisien : La guerre en Ukraine entraîne l’absence de pâtes dans les magasins !

Les supermarchés ont commencé à restreindre l’achat de pâtes et farine, afin de maîtriser leurs l’approvisionnement et stocks, alors que la pénurie en produits de base dans les marchés tunisiens s’aggrave.

La guerre russo-ukrainienne est venue aggraver la pénurie en blé et en farine, avec des répercussions négatives sur ce secteur. Les grands espaces commerciaux exigent que leurs clients se contentent de n’acheter que deux paquets de pâtes (couscous et farine), alors que le sucre et le riz subventionné sont absents des rayons, en échange, on propose des alternatives d’achat du riz américain, dont le prix atteint 16 dinars le kilogramme, contre 1,8 dinars pour le riz subventionné.

Les grandes surfaces mettent sur les étagères des pâtes et farine des signes de restriction d’achat de l’un des produits alimentaires les plus importants pour les Tunisiens, ce qui accroît l’inquiétude des citoyens quant à la capacité du gouvernement à sécuriser leur alimentation dans les mois à venir, en particulier au cours du mois de Ramadan, lorsque la consommation de certains aliments augmente de plus de 30%, comme les œufs, le pain et l’huile végétale.

Plusieurs acteurs du secteur commercial reconnaissent également le manque d’approvisionnement en farine et en huile végétale, ainsi que la disparition du sucre et du riz, soulignant l’existence de réseaux de spéculateurs essayent d’assécher le marché afin de passer en contrebande des farine, semoule et pâtes.

On souligne que les agissements de ces réseaux alimentent les craintes quant à une pénurie persistante à l’approche du mois de Ramadan, et il est probable que la situation perdurera dans les prochaines semaines, en restreignant les achats de peur d’exacerber la spéculation et le monopole.

Les pâtes ne sont pas absentes des tables des Tunisiens, et c’est l’aliment principal de toutes les classes sociales, en particulier des familles à faibles et moyens revenus. Dans les magasins, les commerçants ne restreignent pas les ventes, mais se plaignent d’un manque d’approvisionnement de la part des grossistes.

Les Tunisiens occupent la deuxième place mondiale dans la consommation de pâtes de toutes sortes, à raison de 17 kg par personne et par an, et le recours à celle-ci augmente chaque fois que la crise sociale et économique s’aggrave en raison des prix élevés des protéines, légumes et autres types d’aliments qui ne bénéficient pas de l’aide gouvernementale.

Cependant, la restriction des ventes d’aliments à base de céréales est en réalité due à la faiblesse des stocks et aux craintes du gouvernement de perdre la capacité d’assurer les approvisionnements nécessaires aux marchés, tandis que la ministre du Commerce, Fadhila Rabhi, précise que le les quantités de blé tendre et dur disponibles à l’office des céréales couvrent les besoins du pays jusqu’au mois de mai prochain.

Rabhi a souligné que le ministère adopte une stratégie visant à rationaliser la consommation des produits de base et à se concentrer sur le blé, dont les dépenses de subvention représentent 80% des dépenses totales de la caisse de compensations pour l’année 2022.

Elle a également signalé que le taux d’approvisionnement en céréales a augmenté de 20% en 2021, la Tunisie importe 80% de ses besoins en blé tendre et entre 20 et 30% de ses besoins en blé dur. L’Office des céréales souffre de graves problèmes financiers puisque ses fonds propres sont carrément négatifs, et ce, comme la plupart des entreprises publiques du pays.

Cependant, les principaux acteurs du secteur céréalier et des meuneries expriment une grande inquiétude face à la baisse de l’offre de blé, soulignant que le stock de l’Office des céréales est faible et que les navires de blé pourraient changer de direction vers des pays qui paieront plus et auront la capacité financière à payer en fonction du marché mondial qui vit l’impact de la guerre russo-ukrainienne.

La situation impose une stratégie différente en raison du manque d’approvisionnement, d’autant plus que les professionnels s’emploient à subvenir aux besoins du marché et à éviter toute rupture d’approvisionnement, mais un mode maîtrisé dans la distribution et de la vente réduit la spéculation et réorganise le marché au moins jusqu’à la nouvelle récolte au mois de juin prochain.

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