La photo du jour a été prise aujourd’hui, vendredi 20 novembre 2020 à Sfax, du côté du siège du gouvernorat où des membres d’une association « religieuse » inconnue rassemblant en apparence des imams de mosquées qui protestent contre la décision de poursuite de l’interdiction de la prière et du prêche du vendredi.
L’ « association » qualifie la décision administrative d’injuste surtout que selon elle les magasins et les commerces sont ouverts.
Ce genre d’ « associations » qui pullulent par centaines, voire par milliers chaque année depuis 2011, dominent aujourd’hui les mosquées qui les ont transformées en véritables affaires juteuses : vente de coupons pour contribuer à la construction de mosquées, cours religieux moyennant des frais plutôt conséquents, organisation de séminaires et de manifestations, invitation de prêcheurs étrangers blanchis, logés, nourris et généreusement payés aux frais de ces associations. Bref, le commerce de la piété brasse énormément d’argent.
Pour mémoire, le secteur « religieux » formel du moins, est doté pour l’année 2020 d’un budget de 149 millions de dinars en accroissement continu d’une année à l’autre. Rien que par rapport à 2016, il a augmenté de 80%. Le budget en question représente presque la moitié du budget réservé à l’infrastructure au ministère de l’Education.
L’enveloppe budgétaire réservée aux salaires des « cadres de mosquées » et autres fonctionnaires est de 115.7 millions de dinars, soit une quote-part de 78% du budget global.
Le nombre d’imams et de cadres religieux est très important, il est de l’ordre de 20520 d’après le document du budget 2020 du ministère des Affaires religieuses. Ce nombre a évolué d’après les statistiques du même ministère de 26%, rien qu’au cours des cinq dernières années, sachant que le nombre de mosquées officielles en Tunisie avoisine actuellement les 6124 et a progressé, à son tour, de 70.4% entre 2010 et juin 2020.
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