Mais, comment se calcule-t-ils les jours d’importation ?
Question, en apparence, légitime, par les temps qui courent. Ezzedine Saidane s’est interrogé sur ce même sujet dans un post repris par Tunisie numérique (Tunisie – Réserves en devises : La BCT ment aux tunisiens pour cacher qu’on effleure la ligne rouge). Bien avant, nous avons apporté les éclaircissements nécessaires dans un article précédent (Tunisie – Baisse des réserves de devises à la BCT : la parité euro-dollar est passée par là !).
Mais, avec la baisse, quoique minime, des réserves en devises et les discours alarmistes de divers bords, certains n’hésitent pas à faire le parallèle entre le nombre de jours de réserve et donc de couverture de l’import depuis le début de l’année 2022 et le total des importations réalisées par la Tunisie tels que présentés dans les statistiques du commerce extérieurs. Cette base de calcul nous ramène à un nombre de jours d’importation inférieur à celui publié officiellement par et sur le site de la Banque Centrale de Tunisie (BCT). Contactée pour apporter les éclaircissements nécessaires, cette dernière balaie du revers d’une main cette hypothèse, qu’elle considère comme « farfelue ».
A la BCT, on s’offusque d’abord de la mise en cause de la véracité des chiffres. On estime qu’il n’y a nul de polémique. Toutefois, il y a un devoir d’explication, auquel la BCT s’y conforme. Il y va de son engagement social d’apporter des éclaircissements. A cet effet, nous dit-on, « la valeur du jour d’importation se calcule sur la base d’une moyenne mobile sur 12 mois. Il s’agit d’une pratique internationale parmi les plus répandues ».
À la BCT, on étaye cette thèse par l’exemple du Fonds Monétaire International (FMI) qui, lui-même, « utilise les projections futures des importations mais toujours sur une année entière ».
Donc, « l’essentiel, c’est que cet indicateur se calcule toujours par référence à une année ». C’est de la simple logique économique, puisque fractionner ou saucissonner un exercice annuel tendrait justement à fausser les chiffres sinon à fragiliser leur crédibilité.
Ce qui est absurde c’est « de prendre le déficit commercial d’un semestre, donc de six mois, pour le diviser par 180 jours et considérer le résultat comme valeur d’un jour d’importation. Cela relève plus de la méconnaissance, mais surtout, de l’amateurisme financier ». Et de conclure : « en date du 18 juillet 2022, le jour d’importation vaut, 202 MDT. Ce chiffre est reconnu et utilisé par les instances financières internationales, Banque Mondiale et FMI en premier lieu ».
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