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Qu’est ce qui se passe au port de Sousse ?

Qu’est ce qui se passe au port de Sousse ?

En l’« absence » de contrôle obéissant aux normes et dans un contexte où règne l’impunité, une mafia composée de certains importateurs – prédateurs cherchant le profit quid à mettre en danger la vie et la santé de la population, a investi le port de Sousse, devenu particulièrement, un point noir où prolifèrent les affaires les plus crapuleuses.

La première affaire remonte au mois d’août 2019 et a été déclenchée par une information portant sur l’importation de quantités de blé toxique et impropre à la consommation humaine en provenance d’un pays d’Europe de l’Est.

Les autorités ont démenti catégoriquement toutes les informations portant sur la cargaison de blé toxique arrivée au port de Sousse, mais une enquête parlementaire a été ouverte vu l’existence de preuves accablantes, à ce niveau, pour éclairer l’opinion publique. A à ce jour, ses conclusions n’ont pas été rendues publiques, de manière détaillée et l’affaire est restée sans suite.

Le 2 novembre dernier, une émission d’investigation diffusée sur une chaîne tunisienne privée a révélé une nouvelle affaire crapuleuse: celle de l’importation de déchets toxiques italiens par une société tunisienne établie à Sousse.

La suite des faits est connue, soit l’ouverture d’une enquête parlementaire et le placement en garde à vue de 12 personnes suspectes, alors que 10 autres ont été entendues en état de liberté par le procureur. Parmi les personnes arrêtées, figurent l’ancien ministre de l’Environnement, Mustapha Laroui, un chef de cabinet, un ancien directeur général et deux directeurs de l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED), deux autres directeurs à l’Agence nationale pour la protection de l’environnement (ANPE), un cadre de la Douane, le propriétaire d’un laboratoire privé, un transitaire et un agent de la Poste, tandis que le propriétaire de la société incriminée dans l’affaire a eu le temps de prendre la fuite.

En dépit de ces scandales, les affaires se sont poursuives. Le 23 décembre courant les agents de la Douane maritime de Sousse ont saisi 72 tonnes de sorgho impropres à la consommation, importées d’Inde.

Cerise sur le gâteau, le 27 décembre, des médias ont relayé des informations indiquant que le parquet de Sousse a ouvert une enquête, à la suite d’une plainte émanant de la direction régionale des Douanes, en rapport avec l’importation par une société basée dans une des villes du Sahel, de 25 tonnes de cacahouètes impropres à la consommation humaine. L’enquête a été confiée à la brigade des recherches de la garde nationale de l’Aouina.

La multiplication des affaires d’importations de produits dangereux débarqués au port commercial de la ville Sousse, font de ce port un véritable repère de réseaux mafieux dont le démantèlement est difficile face aux complicités variées et au noyautage de la sphère politique par l’affairisme.

Rappelons que d’après les dernières statistiques, l’activité commerciale au port de Sousse porte annuellement sur un trafic de marchandises de près de 2,7 millions de tonnes avec l’entrée en moyenne de 700 navires et la réception de 65.000 conteneurs.

La croissance de l’activité commerciale du port qui dépasse, d’après les chiffres, 270% sa capacité estimée à 1 million de tonnes est un point d’interrogation quant à la nature des opérations qui y sont effectuées.

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