Economie

Rapport international : 71% des femmes tunisiennes ne disposent pas d’un compte

Rapport international : 71% des femmes tunisiennes ne disposent pas d’un compte

La pandémie du COVID-19 a accéléré l’inclusion financière, avec une forte croissance des paiements numériques dans un contexte d’expansion mondiale des services financiers formels, vient d’indiquer la Banque Mondiale (BM) à la fin du mois de juin dernier tout en soulignant que selon la base de données Global Findex 2021, cette expansion a permis de créer de nouvelles opportunités économiques, en réduisant l’écart entre les sexes dans les taux de possession d’un compte courant et en renforçant la capacité des ménages à mieux résister aux chocs financiers. 

D’après la BM, en 2021, 76% des adultes dans le monde disposent d’un compte dans une banque, une autre institution financière ou auprès d’un prestataire de services d’argent mobile, contre 68 % en 2017 et 51 % en 2011 sachant que cette progression est répartie de manière homogène dans un plus grand nombre de pays. Alors que, au cours de la dernière décennie, une grande partie de la croissance se concentrait en Inde et en Chine, la dernière enquête Findex révèle que, depuis 2017, 34 pays ont enregistré une croissance à deux chiffres des taux de détention d’un compte courant.

On précise, également, que la pandémie a également entraîné un recours accru aux paiements numériques. Dans les économies à revenu faible ou intermédiaire (hors Chine), plus de 40 % des adultes qui ont effectué des paiements auprès de commerçants en magasin ou en ligne par carte, téléphone ou internet l’ont fait pour la première fois lors de la pandémie.

Pour la première fois depuis le lancement de la base de données Global Findex en 2011, l’enquête a fait apparaître une réduction de l’écart entre les sexes parmi les détenteurs d’un compte courant. Depuis 2017, date de l’enquête précédente, l’écart est passé de 7 à 4 points de pourcentage au niveau mondial et de 9 à 6 points dans les pays à revenu faible et intermédiaire. 

Les faits marquants selon le Global Findex 2021 pour la région de l’Afrique du Nord et le Moyen Orient s’articule principalement autour du fait que l’écart entre les sexes s’est réduit, passant de 17 points de pourcentage en 2017 à 13 points : 42 % des femmes possèdent désormais un compte courant, contre 54 % des hommes. 

Selon les données du Global Findex 2021, 37% des adultes en Tunisie disposent d’un compte dans un établissement financier formel. Cette quote-part est de 29% pour les femmes et 32% pour les personnes à faible revenus.

Rappelons que selon des données déclarées par l’Observatoire de l’inclusion financière au mois de mars écoulé, deux tiers des tunisiens ne disposent pas d’un compte bancaire et ce, dans un contexte où l’accès à un compte bancaire reste un obstacle pour une large frange de la population.

D’après l’observatoire, le tiers des tunisiens disposant d’un compte bancaire l’utilisent uniquement pour retirer leurs salaires mensuels, sachant que 9% de cette catégorie sont des personnes actives tandis que le reste n’effectue que trois opérations par mois.

On estime, ainsi, que l’inclusion financière reste faible en Tunisie, malgré la présentation en 2020 d’un projet de loi visant à renforcer la bancarisation des tunisiens mais qui n’a jamais été examiné.

Certaines législations comme la loi sur l’économie sociale et solidaire et la loi sur l’investissement participatif, qui étaient supposées apporter une réponse à cette problématique, sont restées lettre morte, révèle l’observatoire qui a appelé à réviser le cadre législatif organisant ce secteur afin d’encourager l’inclusion financière chez les tunisiens tout en déplorant le retard de la Tunisie en matière de technologies et de numérisation.

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