Economie

Rapport : L’effondrement institutionnel et le manque des moyens de subsistance, grandes menaces pour la Tunisie

Rapport : L’effondrement institutionnel et le manque des moyens de subsistance, grandes menaces pour la Tunisie

Le Forum économique mondial (WEF) vient de publier hier mardi 11 janvier 2022 son rapport annuel relatif au classement des risques qui pèsent le plus sur le globe, (Global Risks Report 2022). En dépit des répercussions du Covid-19, le changement climatique représente le plus grand risque et ce, à côté des risques de fracture sociale, indique le rapport.

Le rapport du forum est basé sur les résultats d’une enquête qu’il élabore annuellement auprès de 1000 dirigeants, experts et associations qui ont classé les risques qui menacent l’humanité.

Les trois principaux risques qui planent sur le globe pour les dix prochaines années sont : l’échec des mesures de lutte contre les changements climatiques, la survenance récurrente des évènements climatiques extrêmes et la dégradation de la biodiversité.

Le rapport évoque, en outre, que la crise économique créée par la pandémie de Covid-19 risque de retarder les efforts de s’attaquer au changement climatique en encourageant les pays à donner la priorité aux mesures à court terme pour rétablir la croissance économique, indépendamment de leur impact sur le climat, plutôt que de poursuivre une transition verte. Même à court terme, dans les deux prochaines années, ce sont les évènements climatiques extrêmes, qui apparaissent comme les plus préoccupants, souligne-t-on.

L’érosion de la cohésion sociale, la crise des moyens de subsistance et aussi la détérioration de la santé mentale représentent, par ailleurs, trois grands risques pour la population du globe. Trois menaces qui sont devenues extrêmement intenses et graves depuis le début de la pandémie, note-t-on. « Les inégalités d’accès aux vaccins et la reprise économique inégale qui en résulte risquent d’aggraver les fractures sociales et les tensions géopolitiques », assure le WEF. Selon les dirigeants, l’érosion de la cohésion sociale est même la principale menace à court-terme dans 31 pays.

Le rapport du Forum cite : « Les disparités qui mettaient déjà les sociétés à l’épreuve devraient maintenant s’accentuer – 51 millions de personnes de plus devraient vivre dans l’extrême pauvreté par rapport à la tendance pré-pandémique avec le risque d’accroître la polarisation et le ressentiment au sein des sociétés ». Sous ce même angle, les pressions intérieures risquent de renforcer les positions d’intérêt national et d’aggraver les fractures de l’économie mondiale.

L’économie risque d’en payer le prix également puisque seule une personne sur dix prévoit une accélération de la reprise mondiale, la plupart des experts estiment que la reprise sera volatile et inégalement répartie au cours des trois prochaines années, assure le rapport international.

On affirme ainsi, que d’ici 2024, les économies en développement (hormis la Chine) se retrouveront à 5,5% en dessous de leur taux de croissance de PIB prévu avant la pandémie, tandis que les économies avancées auront au contraire dépassé ce taux de 0,9%, ce qui aura pour effet de creuser l’écart de revenu mondial.

Le rapport du WEF précise en ce qui concerne la Tunisie que cinq risques majeurs guettent le pays et qui sont relatifs à l’effondrement institutionnel, la crise de la dette, le chômage et le manque des moyens de subsistance, le prolongement de la stagnation de l’économie et la prolifération des activités économiques illicites.

Il est à noter que la Bank Of America a publié le 25 novembre dernier un rapport sur la crise financière en Tunisie et ses multiples répercussions qui a noté que le budget révisé 2021 met en évidence un resserrement du financement qui devrait s’intensifier en l’absence de réformes et d’un accord avec le FMI avec prévisions d’un déficit de financement externe de 1,9 milliard de dollars américains (4,3 % du PIB) pour le quatrième treimestre 2021, ce qui pourrait entraîner des arriérés et des pénuries outre le fait que la monétisation de cet écart doublerait le rythme de financement de la banques centrale par rapport à 2020 et accélérerait la baisse des réserves de change.

D’après la Bank Of American le cabinet formé début octobre par le Premier ministre Najla Bouden fait face à de grands défis à l’avenir. Un calendrier pour la transition politique souhaitée par le président Kais Saied n’a pas encore été rendu public, bien que les préparatifs d’un dialogue mené par voie électronique semblent être en cours, précise la banque. L’opposition aux mesures du président Saied s’est accrue et cela s’est reflété dans les déclarations officielles d’un certain nombre de partis politiques et de groupes de la société civile, précise -t-on.</p

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