Economie

Rapport : Les banques islamiques tunisiennes sont globalement solvables

Rapport : Les banques islamiques tunisiennes sont globalement solvables

Selon le dernier rapport sur la supervision bancaire de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), les fonds propres nets des banques ont enregistré une baisse de leur rythme de progression de 14,6% ou 1 503 millions de dinars (MD) en 2019 à 8,4% ou 989 MD en 2020. Cette augmentation provient essentiellement de l’enveloppe additionnelle des provisions collectives constituées en 2020 et des bénéfices non distribués.

Le secteur bancaire a pu conserver une marge moyenne de solvabilité de 3 points de pourcentage permettant de faire face à une montée éventuelle des risques et aux nouvelles exigences prudentielles envisagées grâce aux mesures prudentielles prises par la BCT en lien avec la crise COVID-19, indique-t-on.

Sous ce même angle, le rapport de la BCT souligne que l’encours des créances classées des banques islamiques s’est inscrit en hausse de 38 MD ou 9,9% par rapport à 2019 pour s’élever à 430 MD.

Les indicateurs de défaut des banques islamiques ont connu une légère amélioration comme en témoignent la baisse de la part des créances classées de 0,8 point de pourcentage pour s’établir à 6,2% contre 7% en 2019, d’une part et l’amélioration du taux de provisionnement des créances classées de 2,9 points de pourcentage pour s’élever à 32,1%, d’autre part.

Les ratios de solvabilité moyens des banques islamiques sont globalement satisfaisants et procurent aux 3 banques des marges confortables pour le développement de leurs activités, précise la Banque Centrale.

Pour les Tunisiens, la finance islamique reste un phénomène relativement nouveau.  Aujourd’hui, ce segment de la finance reste encore « embryonnaire » selon l’agence de raiting Moody’s qui préconise des efforts accrus pour préparer le secteur à l’avenir.

Le cadre légal a évolué et le régulateur a également permis aux banques conventionnelles d’exploiter des fenêtres islamiques qui veulent éviter la perte de clients qui cherchent des produits conformes à la Chariâa.

En 2020, les actifs bancaires islamiques ont atteint 8 051 MD et représentent toujours moins de 10% de ceux de l’ensemble du secteur. La demande sur leurs produits halals reste forte et la période des taux élevés leur a été réellement favorable. Au fait, ces établissements ne peuvent pas se refinancer sur le marché interbancaire comme ceux conventionnels. Elles ne peuvent compter que sur leurs fonds propres, les emprunts obligataires islamiques (Sukuk) ou d’autres moyens à taux variables.

Durant les années de faibles taux, ces banques étaient incapables de concurrencer les autres opérateurs car leur coût de ressources était élevé. Elles ne peuvent réellement viser que les clients qui sont profondément convaincus de leurs produits, ce qui limitait leur développement.

Néanmoins, le développement des banques islamiques est intimement lié aux autres activités du secteur. Elles ont besoin de plus d’assureurs Takaful, de réassureurs, de spécialistes de leasing et de microfinance et ce pour offrir une gamme complète de produits aux clients qui ne veulent généralement pas alterner entre les produits islamiques et ceux conventionnels.

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