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Rareté de la ressource en eau en Tunisie: Le scénario le plus pessimiste

Rareté de la ressource en eau en Tunisie: Le scénario le plus pessimiste

Le rapport de la Banque mondiale sur le changement climatique et le développement (CCDR) a validé la nécessité d’une approche à deux volets pour la résilience aux changements climatiques, l’adaptation et l’atténuation qui comprend le renforcement du cadre juridique pour répondre aux besoins de la Tunisie en énergie et en eau. 

La rareté de la ressource en eau affecte déjà presque tous les aspects du développement socio-économique de la Tunisie. La demande en eau a augmenté ces dernières années en raison de la croissance urbaine, de l’augmentation de la population et des besoins accrus en irrigation. 

“D’ici 2050, l’augmentation simultanée de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes induits par le changement climatique, devrait entraîner une baisse de la disponibilité de l’eau; la demande dépassant l’offre de 28 % ce qui représente le scénario le plus pessimiste en matière de changement climatique”, souligne le rapport. 

Dans tous les scénarios de changement climatique, la qualité de l’eau et la capacité de stockage des barrages diminuent, tandis que l’incidence des maladies d’origine hydrique augmente. 

Les pertes agricoles, en particulier dans les principaux systèmes agricoles de la Tunisie (oliviers, oasis, céréales et bétail), augmentent également, de même que l’incidence des maladies, les pauvres étant les plus vulnérables à ces effets cumulatifs. 

En guise de recommandation, le rapport a recommandé la nécessité de la régulation de la demande en eau qui devrait être une priorité et s’accompagner, entre autres, de campagnes de sensibilisation ciblées. L’accompagnement des réformes institutionnelles et la mise en place d’un système de surveillance de l’eau et d’alerte rapide permettraient d’améliorer encore la gouvernance et la gestion de l’eau. 

Le renforcement des capacités techniques et financières des institutions, en particulier dans les zones rurales, sera essentiel pour l’efficacité des politiques de l’eau. Les défis liés à l’eau dans les zones rurales affectent particulièrement les femmes, qui devraient jouer un rôle plus actif dans la prise de décisions relatives à la gestion des ressources en eau. La Tunisie bénéficierait de tirer parti des ressources en eau non conventionnelle pour faire face aux déséquilibres entre l’offre et la demande.

Les ressources en eau conventionnelles sont presque entièrement utilisées et le développement de nouvelles structures de stockage de l’eau nécessiterait une conception bien pensée et ciblée. 

Avoir recours au dessalement et à la réutilisation des eaux usées pourrait augmenter la disponibilité en eau de 693 millions de mètres cubes (Mm³), selon la stratégie Tunisienne pour l’eau en 2050.

En tant que principal consommateur d’eau, le secteur de l’agriculture devrait également améliorer l’efficacité de l’irrigation afin de réduire la demande en eau et d’utiliser des solutions complémentaires basées sur la nature. Pour protéger les zones rurales de la pression sur les revenus, les petits exploitants agricoles (y compris les éleveurs) devraient moderniser leurs exploitations en adoptant des pratiques intelligentes face au climat et en augmentant leurs efforts de productivité. 

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