L’économiste Ezzeddine Saïdane a qualifié la situation économique dans le pays de complexe et très difficile à gérer.
Dans une déclaration accordée aujourd’hui à Tunisie Numérique, Saïdane a rappelé que la situation de la balance commerciale connaît un déficit sans précédent ayant atteint 19,2 milliards de dinars jusqu’à la fin du mois de septembre dernier.
Il s’agit selon lui d’une augmentation du déficit de l’ordre de 60% par rapport à la même période de l’année dernière et si nous allons continuer sur ce rythme là nous allons dépasser le niveau de 25 milliards de dinars ce qui est un précédent dans l’histoire de la Tunisie, explique Saïdane.
Notre intervenant ajoute, dans le même sens, que le déficit budgétaire doit être couvert en devises, chose difficile, puisque la contribution des TRE et l’ensemble des recettes touristiques ne couvrent même pas la moitié du montant demandé.
” Il va falloir trouver d’autres solutions telles que la rationalisation des importation et la promotion des exportations. A noter que le gouvernement aurait établi une liste des biens pour lesquels il faut mieux limiter les exportations et obtenir une autorisation préalable et obliger les importateurs tunisiens à acheter directement auprès des producteurs. La Tunisie a fait cela sans avoir consulté notre partenaire commercial le plus important: L’Europe qui est directement concerné par ce sujet.
C’est tout à fait normal que l’Europe réagisse pour dire qu’est ce qui se passe !? Nous n’avons pas été consultés pour tout ça! Est ce que vous avez le droit de limiter les importations d’une façon unilatérale ?” dit Saïdane faisant savoir que la correspondance adressée par l’UE au ministère du Commerce est en réalité une lettre de protestation.
D’après Saïdane, la Tunisie doit trouver une solution sans ignorer ses partenaires.
” Il ne faut pas oublier que ce sont nos partenaires en matière d’importation mais aussi en matière d’exportation parce qu’ils pourraient réagir pour bloquer certaines de nos exportations ce qui aggraverait la situation de la Tunisie. Je pense que la Tunisie a intérêt à discuter avec son partenaire, à expliquer à son partenaire principal les difficultés par lesquelles passe la Tunisie et à trouver des solutions en commun” indique notre intervenant.
Rappelons que la direction générale du Commerce de la Commission européenne a adressé hier une lettre au ministère du Commerce concernant le projet d’introduction d’un nouveau système de contrôle préalable à l’importation.
La Commission a, en effet, exprimé les inquiétudes de l’Union européenne quant à cette mesure expliquant que cette mesure ne semble pas être basée sur une analyse des risques.
Selon la lettre en question, la direction se dit directement impactée par ces mesures et invite le ministère du Commerce à suspendre l’application de ces mesures.
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