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Séismes en Turquie : la BM a fait ses comptes, où Erdogan trouvera 70 milliards de dollars?

Séismes en Turquie : la BM a fait ses comptes, où Erdogan trouvera 70 milliards de dollars?

Plus de 50 000 décès – 44 000 en Turquie et le reste en Syrie -, des villes entières par terre, leurs habitants sinistrés et contraints de vivre dans des tentes qui leur sont parfois vendues – un  énorme scandale… Et puis il y a le coût économique de ce double séisme dévastateur. La Banque mondiale (BM) a fait ses évaluations pour la Turquie. La facture est très lourde…

Les dégâts financiers excèdent les 34 milliards de dollars, c’est 4% du PIB du pays en 2021. Et que dire des «coûts de reconstruction, potentiellement deux fois plus élevés, ni les conséquences sur la croissance turque à venir», dit le communiqué de la BM. Il y a aussi les répliques de ces tremblements de terre, qui continuent de frapper encore dans certaines zones du pays. Le dernier bilan officiel, datant du 6 février 2023, a recensé près de 10 000 répliques. Donc le danger plane encore.

Des centaines de milliers de personnes sont sans abri, il faut donc rebâtir des villes entières pour les reloger. Comment la Turquie fera face, avec une économie exsangue, une inflation à près de 60% en janvier dernier, une monnaie nationale en chute libre, etc. ?   

«Ce désastre nous rappelle que la Turquie est située sur une zone de forte activité sismique et qu’il est nécessaire de renforcer la résilience des infrastructures tant privées que publiques. La BM s’engage à soutenir les efforts turcs en ce sens», a dit le directeur de la Banque mondiale en Turquie, rapporte le JDD.

En attendant le président turc, Recep Tayyip Erdogan, fait comme il peur pour panser les plaies de la population. Hier lundi 27 février il s’est rendu dans la ville d’Adiyaman, particulièrement meurtrie. Le président a formulé des excuses pour la lenteur et l’indolence des secours. «En raison de l’effet dévastateur des secousses et du mauvais temps, nous n’avons pas pu travailler de la manière que nous voulions à Adiyaman pendant les premiers jours. Je demande pardon pour cela», a-t-il argué…

Il le fallait pour conjurer la colère populaire dans ces circonstances douloureuses, mais aussi pour s’éviter la furie des électeurs dont il sollicitera les votes en mai 2023. Erdogan a certes fait le vide autour de lui en emprisonnant quasiment tous ses opposants, après leur avoir collé des crimes fabriqués de toutes pièces, sans parler de tous ceux qu’il a contraints à l’exil. Mais cette crise économique et financière sans précédent sera sans doute son pire adversaire au prochain scrutin et tout le long de son prochain mandat.

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