Economie

Serait-il possible de manger de la viande le Ramadan prochain ?

Serait-il possible de manger de la viande le Ramadan prochain ?

 Depuis la guerre en Ukraine fin février 2022, l’insécurité alimentaire est devenue capitale dans le débat public où la question de la dépendance alimentaire de la Tunisie, qui importe un peu plus de la moitié de ses besoins.

Des responsables de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) ont assuré récemment que le les petits éleveurs affrontent de grandes difficultés, notamment la pénurie de l’alimentation animale. Ils ont considéré que cette pénurie a causé la hausse du coût de revient des produits d’origines animale comme le lait, les viandes, rouge et blanche, ainsi que celui des œufs.

Pénurie de l’alimentation animale

Selon des experts, l’alimentation animale représente entre 60 et 80% du coût total de production. S’ajoute à ce problème une forte baisse de la productivité des élevages, car plusieurs éleveurs ont vendu leurs bétails.

La Tunisie compte totalement sur l’importation de l’alimentation animale, en plus de l’absence d’une stratégie publique pour sortir de la crise, surtout après la guerre en Ukraine qui a causé une pénurie des matières premières utilisées dans la production de l’alimentation animale.

Face aux multiples pénuries, l’UTAP a appelé le gouvernement à opter pour des solutions urgentes, en développant des cultures adaptées aux besoins des agriculteurs en matière l’alimentation animale du pour remplacer les importations et noté que l’importation des céréales faite par des sociétés privées en Tunisie a causé pas mal d’embrouilles.

Le prix des viandes rouges s’envole

La filière des viandes rouges, qui contribue à hauteur de 44% à la production de l’élevage et de 15% à celle du secteur agricole en général souffre en plus de la pénurie de l’alimentation animale, de la multiplication des intermédiaires et de la contrebande.

Le secteur a connu une stagnation de sa production au cours des dix dernières années, laquelle production avait doublé entre 1984 et 2002, passant de 64 mille tonnes à environ 123 mille tonnes. Dès le début des années 2000, la production a connu plusieurs fluctuations et a fini par se stabiliser autour des 120.000 tonnes.

Le ratio de consommation des viandes rouges dans le pays demeure, également, assez faible (environ 12 kg par habitant par an), par rapport à une moyenne mondiale située à 24,6 kg et une moyenne européenne de 60,2 kg.

Notons que le problème du monopole de la vente des aliments pour animaux d’élevage par quelques sociétés a fini par écraser les petits agriculteurs. L’absence de tout contrôle des autorités des marges commerciales de ces sociétés et face à la non classification par les pouvoirs publics des aliments composés tels que le Soja et le Maïs dans la nomenclature des produits alimentaires de base risque de détruire définitivement les petits éleveurs qui contribuent à hauteur de 80% de la production alimentaire du secteur et les pousser à la faillite.

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