Le retour des Syriens exilés est peut-être un cauchemar pour l’Allemagne, qui craint que des pans de son économie s’effondrent, mais pour la Turquie c’est assurément une bouffée d’oxygène. Rappelons que les Turcs, qui partagent une frontière de plus de 900 kilomètres avec les Syriens, en accueillent près de 2,92 millions depuis 2011. Cela fait beaucoup. Ils ont fui la guerre et le régime sanglant de Bachar al-Assad, le dictateur a fui et la suite s’organise. Le retour au bercail s’organise aussi…
Le ministre turc de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a déclaré ce mardi 24 décembre que ces 15 derniers jours plus de 25 000 réfugiés syriens ont traversé la frontière turque pour rentrer chez eux. Le précédent communiqué émis par les autorités turques évoquait 7621 retours entre les 9 et 13 décembre, les 4 jours qui ont suivi la chute spectaculaire d’al-Assad. Bon, c’est peut-être une goutte d’eau pour le moment mais il y a un réel frémissement et il ira crescendo à mesure que les nouvelles autorités syriennes donnent des gages de reprise en main de la situation sécuritaire et économique.
Parmi les 2,92 millions de Syriens qui campent toujours en Turquie plus de 500 000 vivent à Istanbul, la plus grande ville du pays, a précisé le ministre turc à l’agence de presse étatique Anadolu. Il a ajouté que des bureaux de gestion de la migration seront montés dans l’ambassade de Turquie à Damas et au consulat de Turquie à Alep pour simplifier le retour des réfugiés.
Les autorités turques accélèrent la cadence pour «atténuer le fort sentiment anti-Syriens dans la population». Mais pas question de fermer la porte derrière les réfugiés, ils ont le droit d’aller en Syrie et de retourner en Turquie à trois reprises durant le premier semestre 2025, pour bien préparer leur réinsertion. Par ailleurs ils pourront emmener avec eux leurs voitures, un nouveau droit qu’ils ont acquis, a ajouté le ministre turc…
En attendant que tout ce monde passe de l’autre côté de la frontière, ce qui prendra beaucoup de temps et dépendra surtout de l’évolution de la conjoncture en Syrie, le président Recep Tayyip Erdoğan encaisse les chèques de l’Union européenne pour gérer ses millions “d’invités”.
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