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Tunis abrite ce lundi le Forum de dialogue politique inter-libyen

Tunis abrite ce lundi le Forum de dialogue politique inter-libyen

Tunis accueille ce lundi, le Forum du dialogue politique inter-libyen sous les auspices de la Mission d’Appui des Nations unies destiné à élaborer une feuille de route pour une transition politique dans ce pays en proie au chaos sécuritaire depuis plus de neuf années.

L’ouverture officielle de cette rencontre à laquelle prennent part 75 délégués libyens issus du Parlement, du Haut Conseil d’Etat et des personnalités politiques et de la société civile, sera effectuée par le président de la République, Kaïs Saïed.

Ce Forum de dialogue politique s’inscrit dans le cadre du processus de la Conférence de Berlin qui a institué trois pistes de pourparlers entre Libyens, à savoir, les domaines politique, économique et militaire.

Il s’étalera sur six jours et doit déboucher sur la nomination d’une nouvelle autorité et déterminer une date pour l’organisation d’élections générales en Libye.

Après l’impasse, des événements favorisent la reprise du dialogue

La voie politique, dont le premier round a été tenu à Genève en mars dernier, été marquée par le boycott de certaines parties libyennes, conduisant à son échec et à la démission de l’Envoyé de l’ONU, le Libanais Ghassan Salamé, plongeant le processus politique libyen dans une impasse totale.

Cet échec a eu lieu dans le contexte de la guerre de Tripoli à la faveur de l’offensive militaire lancée par le maréchal Khalifa Haftar pour prendre le contrôle de la ville avec l’appui des mercenaires du Groupe russe Wagner.

En juin, après la défaite de Haftar à Tripoli et le retrait de ses partisans des villes de l’Ouest, suite au soutien de la Turquie au gouvernement de l’Accord national. Ce dernier ayant pris le dessus dans les affrontements grâce aux drones et à des combattants syriens fournis par Ankara.

Cette défaite a donné l’opportunité à la reprise du processus politique après que l’Egypte ait déclaré la ligne de front Syrte al-Joufra comme ligne rouge à ne pas franchir par les troupes libyenes, menaçant d’intervenir militairement directement.

Ainsi, cette situation a permis la proclamation d’un cessez-le feu le 21 août par le Premier ministre Fayez a-Sarraj et le président du Parlement libyen basé à l’Est, Aguila Saleh.

Ayant tenu la route, ce cessez-le feu a été suivi par des rencontres de dialogue entre parlementaires libyens à Bouznika au Maroc et des personnalités à Monteux en Suisse qui ont recommandé une transition et la restructuration du Conseil présidentiel, instance exécutive en Libye.

Mi-septembre, Fayez al-Sarraj a annoncé son intention de démissionner pour remettre le pouvoir à une nouvelle autorité qui sera mise en place par la Commission du dialogue inter-libyen.

Au regard du retard pris par la tenue du dialogue inter-libyen, Fayez al-Sarraj a décidé de surseoir à sa décision jusqu’à la désignation d’une nouvelle autorité afin de ne pas créer un vide institutionnel.

Ces événements successifs ont insufflé une nouvelle dynamique au processus politique en Libye, permettant à la Mission de l’ONU, dirigée par la Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général de l’ONU, Stephanie Williams d’organiser des rencontres de la Commission militaire conjointe 5+5 ayant signé le 23 octobre un accord de cessez-le feu permanent en Libye.

L’entente entre les membres de cette Commission a permis de tenir une réunion, la première du genre en Libye, et de faire le suivi de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le feu en créant un sous-comité pour le retrait des armées du front et le départ des mercenaires et combattants étrangers.

Des gains pour la Tunisie

La tenue du Forum du dialogue politique inter-libyen à Tunis, représente une importante victoire pour la Tunisie, l’un des pays le plus touché par l’instabilité dans la Libye voisine.

Outre l’instabilité crée à sa frontières sur lesquelles ont débordé, à maintes reprises, les combats entre factions libyennes, la Tunisie a subit de plein fouet l’insécurité en Libye d’où sont venus des armes et des explosifs ayant servi à perpétrer des attentats, ainsi qu’à l’entraînement de terroristes.

La Tunisie a perdu aussi un important marché servant de débouché à ses produits industriels et agricoles ainsi qu’un réservoir d’emploi de main-d’œuvre pour des milliers de Tunisiens qui trouvent du travail dans ce pays voisin.

Le président Kaïs Saïed a œuvré pour effectuer une médiation en réunissant les tribus libyennes qu’il a reçues au Palais de Carthage, mais cette initiative n’a abouti.

A rappeler que Tunisie a toujours œuvré à adopter une position de neutralité à l’égard du conflit libyen et a tenté sous l’égide du feu président Béji Caïd Essebsi de mener une initiative de médiation entre les parties libyennes.

Les ingérences étrangères ont fait capoter cette tentative, bien que le défunt président ait associé l’Algérie et l’Egypte pour lui donner un plus grand poids, sans succès.

Si jamais les Libyens arrivent à conclure un accord de paix définitif en Tunisie, ce qui est très probable, cet événement aura des répercussions positives pour le pays en rehaussant davantage l’image du pays tant au niveau international que sur le plan intérieur libyen dont l’histoire sera associée au nom de Tunis.

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