Après les 100 mille tonnes de blé du mois de mai dernier l’Office des céréales casse encore sa tirelire pour le double cette fois : 100 mille tonnes de blé meunier et 100 mille tonnes de blé dur. L’appel d’offres vient d’être émis, selon le site spécialisé AgriCensus. Les files d’attente devant les boulangeries et ailleurs – on se demande si les citoyens trouvent encore un peu de temps pour travailler – rappellent aux autorités qu’il y a urgence…
La sécheresse cyclique, exceptionnelle cette année, rappelle aussi aux pouvoirs publics qu’il y a urgence à remplir les silos du pays. Certes les dernières pluies ont fait beaucoup de bien aux barrages mais les dés étaient déjà jetés pour la récolte céréalière.
Le Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri) prédit une fonte drastique de la moisson cette année, pas plus de 4 millions de quintaux, ce qui fait à peine 12,5% de la consommation du pays évaluée à 32 millions quintaux. Les chiffres de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) sont encore pires : Une fourchette de 1,8 – 2,5 quintaux, même pas au niveau des besoins en semence pour 2024.
Pas plus tard qu’hier mardi 4 juillet la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, a passé à la loupe l’épineux dossier des céréales. Et tout le monde aura compris que le salut viendra de l’importation, comme très souvent ces dernières années. Encore faut-il que le gouvernement ait les moyens de cette politique en ces temps de disette dans les caisses publiques…
Mais pour une fois le malheur est venu seul, vu que les cours sur le marché mondial des céréales ont enregistré un net repli : -20,7% pour le blé dur, -15,1% pour le blé tendre, -11% pour l’orge et -8,9% pour le maïs, d’après le dernier rapport de l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri) sur la balance alimentaire. C’est une excellente nouvelle pour la Tunisie.
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