Les manifestations appelant à la dissolution du parlement et au changement du système politique, aux quelles ont fait appel plusieurs composantes de la scène politique et de la société civile, ont eu lieu et ont mobilisé un grand nombre de manifestants, malgré les avertissements, voire, même, les menaces d’actes terroristes.
A cause du bouclage quasi-total du centre de la capitale, les manifestations ont eu lieu ailleurs, et ont secoué, notamment, les grandes villes de l’intérieur du pays.
Dans toutes les villes, des escarmouches ont eu lieu entre les manifestants et les forces de l’ordre, qui ont donné lieu à plusieurs arrestations dans les rangs de ces derniers.
Mais le fait saillant de cette journée mouvementée aura été que c’est Ennahdha et ces locaux qui ont été pris pour principale cible des manifestants. Ses bureaux ont été saccagés dans plusieurs villes, et leurs contenus brûlés.
Cette orientation des manifestations contre les symboles d’Ennandha laisse comprendre que le peuple la tient pour principal responsable de ses malheurs. Tant et si bien que, pour se démarquer de ces accusations, les leaders du parti ont, comme à leur habitude, essayé de faire diversion sur leurs erreurs, en accusant le président de la République, Kaïs Saïed, d’avoir fomenté ces troubles et ordonné les attaques des locaux du parti des islamistes.
Le soleil de ce dimanche s’est couché sur quelques scènes de désolation, mais aussi, sur des sentiments d’amère défaite chez les islamistes, alors qu’à ce qu’il parait, leurs détracteurs ne se sentent, toujours, pas rassasiés. Ce qui laisse craindre que ces troubles se poursuivent et se transforment en bataille rangée et en guerre des rues, avec des nahdhaouis qui voudront se venger et, surtout, prendre les devants, pour essayer d’enrayer ce mouvement qui risque de les balayer comme un déluge, et des protestataires qui commencent, ce jour, à identifier la source de leur mal et à mettre un visage à ceux qu’ils accusent de les avoir jetés dans la tourmente.
La journée à, donc, été longue et hyper chaude, et il reste à craindre que, malgré le couvre feu, çà se poursuive et qu’il y ait des incidents et des affrontements, cette nuit, notamment dans les quartiers chauds de la capitale et des grandes villes du pays, si on en croit les multiples appels qui se répètent depuis plusieurs heures, sur les réseaux sociaux !
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