Le bureau exécutif d’Ennahdha qui s’est réuni, ce 11 juin, a publié un communiqué pour faire de nombreuses déclarations dont une qui n’a pas manqué de retenir l’attention. A savoir le quatrième point du communiqué, dans lequel Ennahdha fait part de son inquiétude de l’augmentation et la multiplication des protestations sociales en rapport avec la crise économique qui étrangle le pays. Ennahdha condamne aussi le discours accusateur qui cible les hommes d’affaires et menace ainsi le patronat. Ennahdha appelle, à ce sujet, le gouvernement à multiplier les efforts et à développer les pourparlers avec toutes les composantes de la scène politique, pour dépasser ce cap. Comme elle l’appelle à entreprendre l’élargissement de son soutien politique, en intégrant des ministres de 9alb Tounes.
La première remarque est que ces troubles dont parle Ennahdha, qu’elle est la seule à percevoir, ce qui est de nature à susciter des questionnements, de même qu’elle attaque ouvertement le gouvernement, pour le pousser à ouvrir sa composition à des ministres de 9alb Tounes et à en éjecter les ministres de Tahya Tounes et du Mouvement du Peuple qui ont osé le sacrilège de voter pour le retrait de confiance au Cheikh Ghannouchi. Elle entend retourner contre lui le patronat en sous-entendant qu’il est à l’origine des attaques qui ciblent les hommes d’affaires, probablement, en rapport avec le début de la campagne de lutte contre la corruption, menée par le gouvernement.
Il parait donc évident qu’Ennahdha, qui avait mobilisé ses responsables locaux pour suivre de très près les tendances à la grogne des citoyens, redoute la survenue imminente de graves troubles sociaux. Comme elle ne peut pas nier qu’elle gouverne et qu’elle fait partie du gouvernement et dans une tentative de se soutirer à la grogne du peuple, elle essaie d’en faire endosser la responsabilité à Elyes Fakhfekh.
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