Depuis sa proposition par Ennahdha pour former le nouveau gouvernement, tout le monde a compris que Habib Jemli est, d’une façon ou d’une autre, nahdhaoui. Puisqu’après tout le mal que se sont donnés les islamistes pour arriver au pouvoir et avec tous les dossiers judiciaires qui sont restés entrouverts et qui menaçaient d’en renvoyer une bonne partie, derrière les barreaux, ils n’allaient, logiquement,pas, livrer les rênes à quelqu’un d’autre, au risque de tout perdre.
Dans ce registre, quand on parle d’islamistes, on l’entend à une échelle plus grande que la Tunisie, puisque toute la confrérie au niveau arabe, n’a plus aucun point d’appui, ni d’espoir, qu’en ses disciples tunisiens. Puisque, même au Qatar, les vents semblent tourner contre eux et il est de plus en plus question que leurs leaders soient lâchés par l’Emirat, en contrepartie de sa réintégration dans la communauté des monarchies du golfe.
Pour revenir en Tunisie, les leaders d’Ennahdha auront beau démentir et jurer leurs grands Dieux que Jemli est un indépendant, personne n’était prêt à les croire.
Par ailleurs et de son côté, depuis le premier quart d’heure qui a suivi sa nomination, Jemli, lui-même, n’a pas arrêté de répéter à qui voulait l’entendre, qu’il était indépendant. Il a, même, prétendu être en mesure de se dresser contre Ennahdha et ses choix. Et il a, toujours et jusqu’à ce jour, démenti qu’il était le pion d’Ennahdha et qu’en ce qui concerne les transactions pour former le gouvernement, ce n’était pas chez lui que çà se passait, mais au temple de Mont plaisir.
On ne saurait dire si tous ces démentis ont réussi à convaincre quelques uns, ce qui est fort improbable. Mais pour dissiper tout doute quant à l’appartenance de Jemli à Ennahdha, on pourrait, simplement faire remarquer qu’il est, non seulement proche des islamistes, mais qu’il en est membre à part entière, et fait partie de ses leaders de l’ombre, comme tant d’autres qui se sont révélés après coup.
D’ailleurs, la preuve en est que Habib Jemli faisait, depuis 2016, partie du très prestigieux « bureau des études » d’Ennahdha, qui se penche sur l’élaboration de tous les programmes des islamistes et qui compte, à peine, une dizaine d’ « experts » dévoués à la cause du parti dont, essentiellement, en plus de Habib Jemli, Ridha Saïdi et Slim Besbes.
Donc, Non! Jemli n’est pas un indépendant… Il est nahdhaoui jusqu’à l’os.
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