Société

Tunisie – Ezzar : La stratégie du ministère du commerce pour réduire les prix va au contraire, les faire flamber

Le président de l’UTAP, Abdelmajd Ezzar, a annoncé, dans un entretien accordé à TunisieNumerique, que la conjoncture est plus que délicate. Il a reconnu qu’il y a une nette augmentation des produits agricoles, mais que la situation risque d’empirer, dans les mois à venir, et en a expliqué les raisons. Il a précisé que plusieurs facteurs sont entrés en jeu. Il y a, d’abord, eu la folle escalade des produits entrant dans la composition des fourrages, à l’importation, qui se sont répercutés sur le prix de revient de la production des viandes rouge et blanche, et aussi, sur ceux des produits laitiers. Et, en concernant les fruits et légumes, il a précisé que la sécheresse et les fortes chaleurs de l’été passé ont détruit une grande partie des récoltes, ce qui a entrainé une baisse dans l’offre, qui n’a pas pu suivre la forte demande. D’où la hausse des prix.

Ezzar a ajouté qu’avec la sécheresse qui perdure depuis des années, et la baisse des réserves hydriques dans les barrages, la saison des plantations des légumes saisonniers, et des primeurs, s’annonce hypothéquée. Et si l’agriculteur, par peur qu’on lui applique des plafonds de prix de vente qui ne prennent pas en compte ses prix de revient, n’est pas chaud pour les semences, et si la crise de l’eau persiste, les semences ne se feront pas en quantité suffisante, et, forcément, les prix vont continuer à augmenter.

Ezzar a assuré que l’Etat devrait prendre des mesures réelles, en vue de baisser les prix. Il a expliqué que la stratégie actuelle du ministère du commerce de fixer les prix de la vente au détail est aberrante, dans la mesure où les prix trop bas imposés vont dissuader les producteurs qui ne planteront pas leurs champs.

Ezzar a expliqué que si l’Etat veut réellement, réduire les prix et améliorer le pouvoir d’achat du tunisien, ce n’est pas en fixant les prix à la vente au détail qu’il va y arriver, mais en établissant une stratégie de travail qui visera à faire baisser les dépenses et les prix de revient de la production. Sinon, avec des prix au détail qui ne couvrent pas les dépenses, les producteurs vont être récalcitrants, ce qui aggravera, encore plus la hausse des prix et donnera un effet contraire à celui escompté, avec une réelle flambée des prix à cause de la rareté des produits !

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