Société

Tunisie – Il va falloir un dialogue pour fixer les thèmes du dialogue !

Tunisie – Il va falloir un dialogue pour fixer les thèmes du dialogue !

Le dialogue national, sur lequel tant d’espoirs sont suspendus, et qui est, soit-dit entre nous, n’est pas près de démarrer, n’a, semble-t-il, aucune chance de pouvoir démarrer, et encore moins, aboutir.

Car avant d’entamer ce sacré dialogue, toujours va-t-il falloir se mettre d’accord sur ses thèmes et sur ses objectifs. Et à ce sujet, chaque partie prenante y va de sa propre conception, et les conditions qui servent, exclusivement, ses propres intérêts.

Ainsi, et au lieu d’instaurer un dialogue entre les différentes parties, sans aucune exclusion, et, surtout, en faisant appel aux vrais experts, pour se pencher sur les problèmes les plus graves et les plus urgents du pays, pour essayer de leur trouver une solution, les parties qui se sentent concernées sont en train de divaguer. Chacune veut qu’on fasse un dialogue à sa mesure. Un dialogue qui ne regroupe pas les parties qui pourraient les gêner. Un dialogue qui doit servir à ses seuls intérêts.

Ainsi, au palais de Carthage, n exige un dialogue n’impliquant pas plus compétents qu’eux, et surtout pas, les experts de l’ancien régime, ni ceux qui sont plus fortunés qu’eux, qu’ils qualifient de corrompus. Et l’objectif qu’ils cherchent à travers ce dialogue est, juste, celui de changer le système politique, de façon à permettre au locataire de Carthage d’assouvir sa soif de commander en toute liberté.

Par contre, au palais du Bardo, on voudrait un dialogue qui s’intéresserait à trouver des solutions et des issues de secours pour l’équipe au pouvoir, afin de l’aider à surmonter les difficultés générées par leur incompétence, et assurer leur maintien au pouvoir. Et, surtout, ils ne veulent pas qu’on touche au système politique, ni à celui des élections, qu’ils se sont donnés tant de mal à mettre en place, pour leur permettre de gouverner jusqu’à l’infini. Au Bardo, on ne regarde pas trop du côté des participants à ce dialogue, puisqu’ils sont assurés que ceux qui risquent de les empêcher de tourner en rond, vont le boycotter refusant de prendre part à quoi que ce soit de l’instigation des islamistes.

Même l’UGTT, qui est la partie initiatrice de la proposition de ce dialogue, on voudrait un dialogue à leur mesure, qui serve leurs intérêts et assure leur mainmise sur le pays et ses institutions. Et ils sont très vexés par le fait que le président de la République refuse de les suivre dans cette voie. Et on dirait que les gens de l’UGTT viennent de trouver le prétexte pour renverser la table sur tout le monde, en assurant vouloir exclure la présidence de la République, ainsi que le gouvernement de « leur » dialogue. Et comme le gouvernement représente les islamistes et 9alb Tounes, on dirait qu’ils entendent mener un dialogue entre eux, les gens de la gauche. Puisque c’est une occasion qu’ils ne rencontreront pas de sitôt, de tenter de prendre le pouvoir, sachant pertinemment qu’ils ne pourront gagner que s’ils concourent tous seuls !

Morale de l’histoire : chacun veut une tarte à son goût, et à sa mesure, et à la mesure de ses aspirations. Et personne n’a le moindre souci du pays ni des citoyens. Personne parmi tout ce bau monde ne semble se rendre compte de la difficulté de la situation, ni de celle de la crise, ni de la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les citoyens.

Et ce qu’ils ne semblent pas comprendre c’est que tous ces dialogues qu’ils préparent et qui ne concernent en rien le citoyen, ne les mèneront nulle part. Par contre le dialogue qui pourrait les mener au delà des étoiles, sera, certainement celui entamé par les citoyens, qui ne parleront pas avec eux avec des mots, ni autour d’une table de réunion. Mais ils en découdront avec eux dans la rue !

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