Le responsable de la collecte et de l’utilisation des dons au profit du fonds 1818, au ministère de la Santé a publié, hier son bilan de la semaine écoulée. Il a tenu, ce faisant, à nous sortir l’éternelle ritournelle des islamistes qui se plaisent à jouer le rôle de la victime attaquée et dénigrée par tout le monde. Il a assuré que les dons collectés ont atteint des records cette semaine et a souligné que l’argent est en train d’être utilisé à bon escient, comme ce fût le cas pour les téléphones portables mis à la disposition du personnel soignant et qu’il a assuré avoir reçus comme don en nature.
Nous reviendrons plus loin sur ces dons en nature et sur l’opportunité du choix des articles offerts. Mais nous allons commencer par quelques remarques concernant l’usage des dons, tel que çà a été détaillé par le responsable, lors de son point de presse.
Une des choses qui frappe d’entrée, est, sans doute l’acquisition de deux climatiseurs split système pour l’unité Covid de l’hôpital de Kélibia. Les climatiseurs ont, en effet été incriminés par la communauté scientifique comme étant pourvoyeurs de contamination sur de longues périodes. Ce qui veut dire que si un malade Covid+ pénètre dans ce local équipé de climatiseurs, ce qui est plus que probable, vu qu’on parle d’une unité Covid, ces espaces seront inutilisables sur une assez longue période en dépit des opérations de décontamination. C’était, donc, une très mauvaise idée d’équiper ces locaux de climatiseurs. Bien qu’ils pourraient, toujours, servir à rafraîchir d’autres bureaux quand cette alerte se sera estompée. D’un autre côté, on sait qu’ils vont rétorquer que c’était des dons en nature. Oui, mais on sait que quand quelqu’un veut faire un don en nature, il demande, généralement, ce qu’il pourrait ramener d’utile. Donc, « on » a, certainement, dû les demander, ces climatiseurs.
D’ailleurs, les aberrations de l’usage des dons du fond 1818 ne s’arrêtent pas aux deux climatiseurs, puisqu’il est aisé, en consultant la liste des dépenses, de constater que contrairement à leur vocation première, les dons n’ont pas exclusivement servi au renforcement de la lutte contre l’épidémie. Une bonne partie a, en effet, été dépensée pour l’achat d’équipement qui n’a rien à voir avec le programme de lutte contre le Covid, au profit de certains hôpitaux. Comme l’équipement des services de maternité, avec des tables pour sages-femmes, ou les salles d’opération, voire, même des chaises dentaires, des chariots d’ambulance, des fauteuils « confort » roulants, ou des armoires…
Alors, oui, il y a des aberrations et ce n’est pas en jouant la carte de l’intimidation envers ceux qui critiquent, qu’on va pouvoir faire avaler aux tunisiens toutes les couleuvres qu’on veut.
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