Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi a déclaré, dans son discours d’investiture prononcé début septembre dernier, que la priorité absolue du gouvernement à court terme sera de stopper l’hémorragie des finances publiques.
D’après lui, assurer une bonne gestion des ressources de l’Etat et maîtriser les dépenses publiques, représentent un enjeu capital aujourd’hui afin de lutter contre cette déperdition.
Juste quelques semaines après sa nomination, Mechichi et les membres de son gouvernement commencent à s’entourer de conseillers, présentés généralement comme indispensables pour assurer le bon fonctionnement de l’administration. Cependant, ceux-ci coûtent certainement chers à l’Etat en termes de salaires, avantages en nature, voitures de fonction, coursiers, secrétaires, communications téléphoniques… Sans aucune plus-value aussi minime qu’elle soit.
D’ailleurs et dès le départ, le chef du gouvernement était « généreux » en augmentant les émoluments des gouverneurs. Une générosité qui ne rime pas forcément avec bonne gouvernance des dépenses publiques.
La ministre de la Fonction publique a évoqué, aussi et sous cet angle que le gouvernement se penche sur l’élaboration d’un projet de décret permettant de revoir à la hausse les salaires de certaines catégories de « hauts fonctionnaires » afin de les motiver davantage et recruter de nouvelles compétences du secteur privé. Il s’agirait de multiplier ces salaires et avantages financiers plusieurs fois. Sans commentaire!
Cependant et dans ces sillages, la présidence du gouvernement vient d’annoncer, hier jeudi 8 octobre 2020, la nomination de quatre conseillers, dont un ex-ministre du gouvernement Fakhfekh, chargés de certains dossiers ou des conseillers auprès du chef du gouvernement tout court.
Certainement, Mechichi et tous les chefs de gouvernement post-2011, ferment les yeux sur les recommandations de tous les rapports des bailleurs de fonds et des instances nationales de contrôle administratif et financier qui insistent sur l’existence d’une pléthore de cadres et de très « hauts cadres » dans l’administration et les entreprises publiques.
Ces rapports appellent constamment à dégraisser l’administration et à arrêter le recrutement dans le secteur public, afin d’éviter son effondrement.
Ils rappellent aussi l’importance des effectifs des entreprises de l’Etat (190 mille employés) du fait qu’elles sont appelées à disparaître du moins, sur le plan juridique, en raison de leur pertes colossales (-4755 millions de dinars, fin 2018) et l’accumulation de leurs dettes qui dépassent 7.5 fois leurs capitaux.
Normalement « indépendant », Mechichi cède aux partis et commence les nominations partisanes, en dépit de finances publiques aux abois.
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