Société

Tunisie – La rentrée judiciaire promet d’être chaude… Très chaude !

Tunisie – La rentrée judiciaire promet d’être chaude… Très chaude !

Le torchon brûle de plus belle entre le président Saïed et son gouvernement, d’un côté, et les magistrats de l’autre.

Les évènements se sont succédés au cours de ces vacances judiciaires, et ils ont, tous été l’occasion d’augmenter la tension entre les deux parties, et de rendre le bras de fer plus intense.

La principale pomme de discorde dans ce conflit aura été, après la dissolution du haut conseil de la magistrature et son remplacement par un autre conseil composé de membres choisis par Saïed en personne, l’histoire du limogeage de 57 magistrats par décision présidentielle, sous prétexte qu’ils ont des affaires judiciaires en cours ou qu’ils font l’objet de poursuites.

Cette décision de limogeage a valu à Carthage beaucoup de remontrances de la part de nombreuses institutions internationales. Mais cela n’a pas fait fléchir Saïed qui a persisté dans sa voie d’affrontement.

Après moults protestations et manifestations, allant jusqu’à la tenue d’une grève, ainsi qu’une grève de la faim, les magistrats limogés s’en sont remis à la justice, et ont porté plainte auprès du tribunal administratif.

Ce dernier et après un retard interminable, apparemment, sous pression du ministère de la justice, a fini par rendre ses verdicts, annulant les décisions de limogeage. Mais cela n’a, pour autant, pas empêché Saïed de poursuivre sa guérilla personnelle. Il était dimanche, quand le ministère de la justice, dont les services étaient, apparemment, exceptionnellement, ouverts, a publié un communiqué pour annoncer que les magistrats limogés et qui auraient été réhabilités par le tribunal administratif, font l’objet de poursuites judiciaires. Laissant deviner l’intention du ministère de faire fi de la décision du tribunal administratif.

La réaction des magistrats ne s’est pas fait attendre, puisqu’ils ont répondu au communiqué du ministère en assurant qu’aucun des magistrats ne fait l’objet de poursuites, comme le prétendait le ministère, et pour preuve, le tribunal administratif n’a rien trouvé et les a réhabilités.

Les magistrats dénoncent cet acharnement du ministère à l’égard les magistrats et accusent la ministre de faire pression sur les magistrats de l’inspection pour monter des affaires contre leurs collègues limogés à postériori, histoire de confirmer les déclarations du ministère.

Les magistrats avertissent le ministère des répercussions de la non application des décisions du tribunal administratif, et appellent tous les magistrats à la mobilisation en vue de toutes formes de militantisme, à partir de la rentrée.

Ce qui laisse deviner que la rentrée judicaire va être chaude, vraiment chaude, et c’est le citoyen qui va en baver, avec les probables grèves des tribunaux et les reports interminables de leurs affaires !

 

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