Société

Tunisie : Lenteur de la justice : Kaïs Saïed prend le peuple à témoin avant d’annoncer sa décision ?

Tunisie : Lenteur de la justice : Kaïs Saïed prend le peuple à témoin avant d’annoncer sa décision ?

Le président de la République a reçu, ce lundi, au palais de Carthage, la ministre de la justice, et celui de l’intérieur. Il a tenu, à cette occasion à revenir pour la énième fois, sur le sujet qui l’obsède à un très haut degré : Celui de la lenteur de la justice.

Il a, encore une fois, fait part de son mécontentement de cette lenteur, et s’est dit excédé du fait que des affaires sont examinées depuis près de dix ans, dans différents tribunaux, sans qu’aucune décision, ni aucune sanction n’ait été prise à leur sujet.

Saïed a assuré qu’il était inconcevable que tant d’affaires restent sans aucune conséquence judiciaire pendant près d’une décennie. Il a martelé que l’assainissement de l’Etat passe obligatoirement pas l’application de la loi à l’encontre de tout le monde, de la même façon, et que nul ne pourrait se prétendre au dessus de la loi, quelle qu’en soit la raison.

Une réunion, donc, de plus… Une réunion de trop, pour ressasser la même rengaine, de la lenteur de la justice et des affaires qui trainent… Une réunion dont on ne pourrait rien attendre, car on voit mal comment la ministre de la justice, et encore moins, celui de l’intérieur, vont pouvoir faire bouger les choses.

Mais, habitués que nous sommes devenus à la façon détournée et contorsionnée de la communication au plais de Carthage, il nous est facile de comprendre que ces deux ministres ne faisaient que jouer le rôle de comparse, et qu’ils ont été convoqués, juste, pour faire de la figuration, et donner à Saïed l’opportunité de discourir à sa manière.

Et quant on voit à quel point il est contrarié par ce dossier et par l’indifférence des magistrats à ses requêtes répétitives, on ne peut que supposer que ces multiples « avertissements » télédiffusés ne sont qu’autant de messages destinés au peuple pour le prendre à témoin, pour que le jour, apparemment, imminent, où Saïed va prendre la décision de dissoudre le haut conseil de la magistrature, il n’a pas envie qu’on vienne lui faire des remarques ou lui demander des comptes.

De là, on comprend que si Saïed n’a pas fait, le vendredi dernier, l’annonce de cette dissolution, comme cela était attendu, ce n’était que partie remise, et qu’il voulait se donner le temps de montrer à tout le monde à quel point les magistrats auront mérité ce qu’il leur réserve comme décisions !

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut