On ne peut pas dire qu’il a reçu un cadeau, le Pr Khaïri, nouveau ministre de la Santé, quand on lui a proposé le poste. Il ne va certainement pas avoir la vie facile, et il devra faire face, de façon simultanée et urgente, à plusieurs dossiers, tous plus chauds les uns que les autres.
Car s’il est facile de s’illustrer en prenant la suite d’une équipe catastrophique qui a tout foiré, dans la mesure où, quoi qu’on fasse, on ne risque pas de se trouver plus bas, il n’en demeure pas moins très dur, pour quelqu’un qui se respecte et qui tient à honorer ses engagements, de faire bouger les choses et de remettre le convoi sur les rails. Surtout quand on sait que les gens limités ne peuvent travailler qu’avec les médiocres. De ce fait le nouveau ministre va devoir faire le ménage dans les couloirs de Bab Saâdoun, pour les nettoyer des incompétents et aller chercher, là où il sait certainement, les compétences.
Dans le cas particulier de l’équipe sortante, en ce moment, le nouveau ministre doit savoir qu’ils ne se sont pas éternisés là où ils sont. Donc, ils ont, certainement, cherché, les dernières semaines, à s’implanter en faisant le vide autour d’eux ou en ramenant les gens qui ne risquent pas de leur mordre la main. Du coup, la priorité des priorités pour le nouveau ministre est de stopper et revoir toutes les décisions de nominations, de limogeages ou de mutations qui ont été prises ces dernières semaines.
Une fois cet impératif réglé, le nouveau ministre devra s’entourer des bonnes personnes. Par bonnes personnes, il devrait savoir qu’elles ne doivent, en aucun cas, avoir pris part à la mascarade des derniers mois, car ces gens ne seront certainement pas prêts à reconnaitre leurs torts et à rectifier la trajectoire. Il aura certainement besoin d’une équipe performante et prête à démarrer au quart de tour, pour se pencher, de façon sérieuse, sur les défis du moment.
De grands défis, le nouveau ministre ne va pas en manquer. Il va devoir arranger ce qui pourrait l’être pour le programme de la vaccination anti covid, ainsi que toute la stratégie de lutte contre la pandémie. Car celle qui est en place en ce moment, n’a été bâtie que sur les ordres des politiques ou sous la pression de la rue.
Un autre dossier de taille attend aussi le nouveau ministre, celui de l’audit du fonds 1818. Les résultats de cet audit devraient, dans l’intérêt de ce ministre, être publiés et présentés au grand public.
Viendront, ensuite et dans le désordre, des dossiers aussi importants que l’amélioration de l’infrastructure, la meilleure répartition des ressources, pour une meilleure équité dans les soins, la situation de la pharmacie centrale et les centaines de médicaments manquants, sans oublier les dossiers sociaux que ne manqueront, certainement pas de lui rappeler les syndicats, avec à leur tête la loi de protection du personnel soignant et le fameux du dossier de la spécialité de la médecine de famille!
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