On dirait que quelque part, et pour donner raison au président de la République, quelque part, à l’intérieur des appareils de l’Etat, on se soit donné le mot d’ordre d’achever le peuple. De le ruiner, de l’affamer, de la dénuder et de lui ôter la moindre joie ou a moindre envie de vivre !
Imaginons, dans les circonstances actuelles, avec une inflation galopante, des prix hors d’atteinte, des courses impossibles à réaliser, et des achats de l’Aïd, qui pontent leur nez, tels un dragon prêt à tout cramer.
Dans de telles circonstances, on ne peut que s’étonner du scoop qui nous a été livré, ce matin par les grands patriotes que sont nos agents, qui ont saisi à El Mnihla, une camionnette, remplie de vêtements de fripe, et des espadrilles, destinés à être vendus comme habits de l’Aïd, aux gens incapables de loucher du côté des vitrines du prêt à porter.
Nos agents, en hyper-professionnels qu’ils sont, étaient contents d’avoir opéré cette saisie, sous le prétexte que le monsieur qui les transportait n’avait pas de justificatif d’origine, en termes plus simples, pas de factures.
Du coup, ces agents étaient fiers de leur prise. Et tant pis pour les quelques misérables qui attendaient de se faire un peu de sous de ce commerce minable. Et tant pis, surtout, pour ces familles et ces jeunes qui ne vont pas pouvoir se rabattre sur les vêtements de fripe, pour espérer vivre un semblant d’Aïd.
Dommage que les agents de cet Etat n’arrivent pas à apprendre la souplesse et la délicatesse. Ils n’arrivent, décidément, pas à savoir plier pour ne pas casser. Ils n’ont rien compris des discours de Saïed quand il martelait que la gestion d’un pays et d’une société ne se résume pas à des chiffres et des bilans.
Pauvres de nous !!!
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