Jeudi 29 octobre dernier, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi a annoncé des mesures restrictives pour maîtriser la propagation de la pandémie.
Ces mesures portent principalement sur l’instauration d’un couvre-feu sur tout le territoire national, l’interdiction de la circulation entre les gouvernorats, la fermeture des cafés et restaurants à partir de 16 heures, la suspension des cours dans les établissements éducatifs durant 10 jours pour désinfection.
Il a été décidé, également, d’assurer l’enseignement supérieur à distance, l’interdiction de toutes les manifestations publiques et privées, sous toutes leurs formes, l’interdiction de tous les rassemblements, dépassant les 04 personnes dans les lieux publics et le maintien des horaires administratifs exceptionnels (travail par équipes).
En somme, toutes les mesures possibles pour détruire les secteurs clés de la sphère socio-économique ont été prises sans aucun effet notoire sur la propagation de l’épidémie, statistiques officielles à l’appui. Rien ne sert de chercher des explications à cet acte absurde, inadapté et démesuré.
Le gouvernement a mis, pour le moment pratiquement toute l’activité économique en berne pour 10 jours en attendant certes de prolonger ces mesures « phares » qui n’ont eu pour effet que le blocage des intérêts des tunisiens déjà épuisés.
Les données actualisées de l’Institut national des statistiques (INS) montrent que la valeur ajoutée économique, tous secteurs confondus, durant l’année 2019 est estimée à 97349.0 millions de dinars. L’arrêt de travail pour une journée est évalué à 270 millions de dinars.
Sur cette base, et si l’on admet, selon les approches les plus optimistes, que le potentiel de l’activité économique quotidienne a diminué de 30% à cause de la réduction du temps de travail due au couvre-feu en vigueur depuis fin octobre 2020 et autres mesures restrictives, on peut estimer le coût du manque à gagner jusqu’au 15 novembre 2020 notamment dans les secteurs de l’industrie, des services, des loisirs, du transport et de la logistique à au moins 1300 millions de dinars.
Continuer sur ce trend pour deux semaines supplémentaires après le 15 novembre engendrera un manque à gagner du même montant et portera le total à 2600 millions de dinars qui viendront creuser le déficit budgétaire record de 14936 millions de dinars.
Néanmoins, il paraît que les pertes colossales de l’économie nationale et les dégâts subis par les entreprises n’intéressent plus personne, et pour cause, tous les efforts du gouvernement de Hichem Mechichi se sont concentrés, en particulier, sur l’augmentation des avantages des planqués et bras cassés de la fonction publique et de certains « protestataires sociaux » à la solde de mouvances politiques à peine voilées à l’instar des ouvriers des chantiers et des sit-inneurs d’El Kamour dont la situation de dizaines de milliers parmi eux a été régularisée sur le dos des contribuables.
Il n’est pas difficile de prévoir, selon les données financières et économiques disponibles, que si le gouvernement actuel continue sa gestion catastrophique de l’épidémie de la COVID-19, il sera certes le premier témoin d’une faillite assurée du pays rien qu’en prolongeant le couvre-feu.
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