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Tunisie – Qu’attend l’Etat pour réagir à une urgence qui menace la sécurité alimentaire du tunisien ?

Tunisie – Qu’attend l’Etat pour réagir à une urgence qui menace la sécurité alimentaire du tunisien ?

Un problème aigu, grave et urgent qui menace la sécurité et l’alimentation des tunisiens, mais qui, paradoxalement, ne semble pas inquiéter le moins du monde, l’Etat et ses dirigeants.

Il s’agit du manque d’engrais à base d’ammonitrate. Un déficit qui menace la récolte de cette année qui, pourtant, s’annonçait prometteuse grâce à une pluviométrie assez généreuse. Une récolte qui est, de ce fait, hypothéquée à cause des multiples mouvements sociaux qui ont paralysé la filière de production de cet engrais à tous les niveaux, depuis sa production au bassin minier de Gafsa, en passant par son transport qu’il soit ferroviaire ou par camion, jusqu’à sa transformation dans l’unité du groupe chimique de Tunisie, à Gabes.

Le manque d’ammonitrate a mis les agriculteurs sous une pression étouffante, en attendant que les responsables se réveillent de leur léthargie et perçoivent la gravité de la situation. Ils pourraient prétendre avoir pris les devants et importé une grande quantité de ce produit. Kaïs Saïed pourrait dire qu’il a confié sa distribution à l’armée pour éviter la spéculation… Il faudrait savoir que la quantité importée représente une goutte dans l’océan des besoins de l’agriculture qui s’élèvent à 220 mille tonnes, dont 180 mille, rien que pour les grandes cultures.

Or, la Tunisie s’est contentée d’importer la  quantité dérisoire de 60 mille tonnes. Même si le ministère de l’agriculture, qui a commandé cette quantité, table sur une hypothétique reprise de l’activité de l’usine du groupe chimique de Gabes, il devrait savoir que la capacité de cette usine ne dépasse guère les 15 mille tonnes par mois. Si on considère que cet engrais doit être utilisé avant le mois de mars, on comprend que durant cette période l’usine ne pourrait fournir que 45 mille tonnes. Une quantité qui, ajoutée aux 60 mille tonnes importées, demeure très en deçà des besoins du pays.

Si le gouvernement tient à accorder à l’agriculture le maximum de bonnes conditions de réussite il doit, de toute urgence, importer cent vingt autres milliers de tonnes, pour pouvoir espérer sauver la saison, puisqu’il a été incapable de garantir la filière de sa production qui demeure à l’arrêt presque total, depuis des années.

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