Société

Tunisie – Rim Ghachem: Les médecins n’émigrent pas (que) pour l’argent !

Tunisie – Rim Ghachem: Les médecins n’émigrent pas (que) pour l’argent !

L’étude préparée par l’Institut tunisien d’études stratégiques, sur le secteur de la santé, a été récemment publiée sous le titre “La migration des professionnels de santé… Les défis du système de santé tunisien”, réalisée sur la période 2011 à 2023.

Le Dr Rim Ghachem, représentante de l’équipe supervisant l’étude, a déclaré lors de son passage sur une radio privée, que de nombreux médecins sont sur le point de prendre leur retraite, alors qu’on constate une augmentation significative du nombre de jeunes médecins qui émigrent, ajoutant : « D’ici 10 ans, nous ne trouverons personne qui les remplacera, parce que l’État ne fait pas de recrutements, et qu’il est difficile de travailler à son compte ».

Elle a souligné que plusieurs spécialités médicales sont absentes dans les régions, soulignant l’importance des conditions de travail des médecins, qui sont parfois victimes d’insultes et de violences. Elle a ajouté qu’en l’absence d’une loi sur la responsabilité médicale, les médecins ont peur.

Le nombre de médecins ayant quitté la Tunisie entre 2011 et 2023 est estimé à, au moins 4.000 médecins, et 1.300 sur la seule année 2023.

Le Dr Ghachem a jugé ces chiffres effrayants, d’autant plus qu’ils sont plus élevés si l’on compte les professionnels de santé et pas seulement les médecins, et que les progrès du pays se mesurent par les médecins de première ligne.

Elle a souligné que la migration des médecins est liée aux conditions de travail et aux difficultés que connaît le pays à la lumière de l’instabilité politique, économique et sociale, en plus de la volonté de développer des aptitudes et des compétences, et compte tenu de l’amélioration de la qualité de vie, les conditions de travail et les salaires plus élevés dans d’autres pays.

Elle a ajouté qu’il n’y a pas d’évolution dans la profession paramédicale en Tunisie, appelant à la nécessité de bien vérifier avant de demander des comptes et d’en vouloir aux médecins.

Concernant les recommandations présentées, il est nécessaire d’élaborer une politique nationale pour le secteur de la santé, et d’assurer des conditions de travail appropriées, en plus de réorganiser les services de santé fournis, pour inclure toutes les parties, et de considérer la loi sur la responsabilité médicale.

Elle a insisté sur la nécessité pour les médecins de renouveler leurs connaissances en participant à des conférences et séminaires internationaux, pour lesquels l’État doit fournir des prises en charge à leur bénéfice, outre la nécessité de renforcer l’aspect humain, ainsi que d’améliorer les conditions de travail et de faciliter le retour au travail en Tunisie plus tard, en plus d’augmenter les salaires.

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