C’état prévu, depuis quelques jours, déjà ! L’UGTT voulait faire de la journée de commémoration de l’assassinat de Farhat Hached, une date charnière pour l’histoire récente du pays.
Grâce à des « indiscrétions » calculées et savamment distillées, on savait que Tabboubi allait en faire, des déclarations, lors de cette commémoration. Et il faut dire qu’on n’a pas été déçu. L’allocution de Noureddine Tabboubi, ce samedi, sur l’esplanade de La Kasbah, pile devant le mausolée de Farhat Hached, a, pour le moins, été « édifiante ».
Premièrement, Tabboubi a su se mettre au niveau de Kaïs Saïed, en rivalisant avec lui sur tous les niveaux. Si l’un se targuait d’une légitimité électorale, le second peut prétendre la même chose, puisqu’il préside la super puissante centrale syndicale. Une organisation qui compte des millions d’adhérents et qui, de ce fait, se site, tout comme s’en vante Saïed, au dessus du lot des partis et autres formations du pays. Et, par ailleurs, si on voudrait parler de poids dans la rue, puisque c’est devenu, de nos jours, une référence, et une preuve de puissance, Tabboubi a, de l’aveu même du gouvernement, su mobiliser plus que Saïed, et plus que ses opposants. Ceci sur le plan forme. Et sur le plan fond, le discours de Tabboubi a été une sorte de coup de sifflet marquant la fin de la récré. Il s’est permis un tour d’horizon, pour faire le diagnostic de la situation avec tous ces défauts et, surtout, tous ses périls. Et, en plus, il a présenté les solutions selon lui, et selon l’UGTT. Tout doit passe par la démocratie, le pluralisme et le dialogue national et inclusif. Donc, il est hors de question que quelqu’un, qui qu’il soit monopolise la décision et dispose de l’avenir du pays à sa guise et selon la formule qu’il prétend vouloir appliquer.
Donc, et, une fois pour toutes, Tabboubi a déclaré l’opposition de l’UGTT au projet de Kaïs Saïed, et a exigé un agenda et une feuille de route claire, pour mettre un terme aux dispositions d’exceptions décidées par Kaïs Saïed. Et, surtout, il va prendre les choses en mains, et entamer un nouveau dialogue national, sous l’égide de l’UGTT, et incluant tout le monde. Voilà qui a le mérite d’être clair.
En résumé, l’UGTT trouve qu’on a assez perdu de temps, et qu’il est temps de sonner la fin de la récré, et elle est décidée à prendre les affaires du pays, en mains.
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