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Tunisie: Un gouvernement d’hésitation nationale

Tunisie: Un gouvernement d’hésitation nationale

Décidément on n’a pas fini d’être étonnés. Avec le nouveau gouvernement Mechichi, chaque jour apporte son lot de mesures et surtout de démesures.

L’équipe ministérielle tout fraîchement formée et ayant obtenu le vote de confiance du Parlement s’est tout de suite fait remarquer.

Si certains Ministres aguerris brillent déjà de par leur maîtrise éloquente du sujet, d’autres nouvelles recrues, profils tant convoités, donnaient l’impression de débarquer d’une autre planète. Il leur fallait une période d’apprentissage sur le terrain avant d’exercer tous leurs talents.

La Tunisie ne peut plus attendre et n’est pas un terrain d’expérimentation.

Le 02 Septembre 2020, le Parlement a approuvé le gouvernement Hichem Mechichi qui en devient officiellement le nouveau chef .

Malheureusement l’équipe ministérielle, fruit d’un casting de plus de 5 semaines, n’a pas eu le droit à sa récréation.

Et pour cause, non seulement les impacts de la vague 1 de la  COVID-19 se font de plus en plus ressentir mais la vague 2 à laquelle on ne voulait pas croire commençait à faire de sérieux dégâts. Un tsunami à répétition où seuls les plus lucides peuvent gouverner.

Le bal de l’hésitation :

Le 03 Octobre, le chef du gouvernement s’est adressé au peuple. Il a annoncé sur un ton alerte une série de mesures face à la nouvelle vague de la COVID-19. En outre, il a délégué aux gouverneurs le pouvoir d’agir pour protéger la population sous certaines conditions.

24 heures après, la gouverneure de Sousse, en bon élève, décide l’arrêt des cours pour 2 semaines, dans les établissements d’enseignement et de formation professionnelle .

Moins de 48 heures après, retour à la case départ. La gouverneure se rétracte et cède sous la pression. Apparemment la situation s’est améliorée à Sousse. Pourtant tous les indicateurs sanitaires émis par la sous-direction des soins de santé de base de Sousse sont au rouge. Il n’y a que la gouverneure qui voit une amélioration.

L’UGTT de Sousse refuse la décision de reprises des cours. La situation continue d’empirer.

Le 05 Octobre, le ministre de la culture Walid Zine est limogé. Il a osé s’opposer aux décisions du chef du gouvernement. Il a eu le mérite cependant d’ouvrir le bal des remplacements dans l’équipe ministérielle.

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique n’a pas chômé elle non plus.

Le 06 octobre, la circulaire 32/20 venait rappeler les dispositions de l’application du ‘‘blended learning’’ dans le contexte de crise sanitaire  COVID-19.

Le 09 Octobre, le matin, un communiqué du MERS annonce qu’il faut s’appuyer uniquement sur les cours présentiels dans toutes les structures d’enseignement supérieur.

Quelques heures après, en reprenant le même contenu, un autre communiqué vient glisser une phrase. Les cours se feront en mode hybride : présentiel et à distance. L’ancien communiqué de la matinée a simplement été effacé sans explication aucune.

Ce fût ‘‘ni vu ni connu’’ à tel point que la télévision nationale, dans son bulletin des nouvelles de 20h a annoncé que les cours se feront exclusivement en présentiel, sans s’apercevoir des changements entre les 2 communiqués quasi-identiques de la même journée.

Ne parlons pas du Ministre de la Santé qui, a lui tout seul, a raflé toutes les bavures des autres portefeuilles ministériels :

  • Bulletins COVID-19 non réguliers et biaisés ;
  • Tests PCR en rupture de stocks dans les structures publiques de la santé ;
  • Structures COVID-19 saturées et démunies ;
  • Personnel médical et paramédical sans ressources ;
  • Tests rapides stockés et non inutilisés pour la rentrée scolaire et universitaire ;
  • Dépassements sous toutes leurs formes des cliniques privées ;
  • Spéculations mercantiles des laboratoires privés et manipulations des tests PCR ;
  • Vaccins contre la grippe non disponibles malgré les déclaration de la PCT;

Le déni est devenu tellement ancré dans la culture du Ministère que pas plus tard qu’hier soir, le directeur général de la santé s’est exprimé sur le plateau de l’émission Tounes Elyoum sur la gestion de la crise sanitaire du ministère. Selon lui « le Ministère de la santé est dans une approche anticipative ».

De grâce, réveillez-vous !

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