L’UGTT, ainsi que son secrétaire général et la plupart de ses dirigeants, ont mis la sourdine, depuis plus d’un mois. Ils se sont fait discrets, et leurs déclarations, à part quelques bribes de posts sur leurs pages personnelles facebook, étaient presqu’absentes, malgré la gravité de la situation générale dans le pays. Alors que d’habitude, ils ne ratent pas une occasion pour se manifester et pour contrer tout le monde.
Mais, depuis une semaine, on a commencé à réentendre parler d’eux. Çà a commencé par les meneurs des syndicats de l’enseignement, qui ont repris leur bâton de pèlerin, et leur ritournelle de boycott de la rentrée, et tout le reste des menaces habituelles.
Et voilà que, dans le sillage de cette première entrée en matière, Noureddine Tabboubi est, lui aussi, monté au créneau, hier, à l’occasion d’une visite à une usine de câbles, se déchaîne à son tour, et donne libre cours à sa verve devant les caméras des journalistes qui étaient présents, dans un exercice qui lui a, vraisemblablement, manqué.
Tabboubi s’est lâché sur tout le monde, assurant qu’il n’y a pas un secteur propre et sans corruption, et que ceux qui sont en train de crier à la corruption feraient mieux de nettoyer devant chez eux. Et il n’a pas sourcillé en citant l’exemple des magistrats en insinuant que certains d’entre eux étaient corrompus.
On avait l’impression de Tabboubi a, soudain mangé du lion, et s’est lâché d’un seul coup. Et pendant qu’il y était, il a prolongé son offensive pour s’adresser au président de la République, exigeant la constitution, dans les meilleurs délais, d’un gouvernement, histoire d’avoir un vis-à-vis avec lequel l’UGTT pourrait discuter.
Ce soudain regain d’agressivité de la part de Noureddine Tabboubi qui s’était effacé depuis quelques semaines n’a pas été sans intriguer les observateurs, qui se sont demandé ce qui a, bien, pu provoquer ce sursaut. Est-ce que l’UGTT en a eu marre de la position de l’autruche ? Est-ce que la centrale syndicale va essayer de relever le défi de la « peur » ? Est-ce que les syndicalistes n’auraient pas eu une sorte de feu vert, de quelque part ?
Ou, est-ce, tout simplement, une guerre de positionnement interne dans l’UGTT, pour ne pas laisser Lassaâd Yaâkoubi faire cavalier seul et sortir dans l’habit du superman de la direction de l’UGTT ?
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