Le communiqué de la BCT sur le maintien de son taux directeur à 8% a été très peu commenté, comme si finalement rien n’avait changé sous le soleil. Le statu quo quoi, la situation n’est pas meilleure ou pire qu’il y a un mois, le pays va toujours aussi mal. Point barre. L’économiste Aram Belhadj ne voit pas les choses de la même façon, selon lui le communiqué de la BCT devrait nous terrifier à bien des égards…
Dans la soirée d’hier mercredi 1er février l’expert a écrit sur sa page Facebook que le texte de l’institution en charge de la politique monétaire a en fait adressé à l’exécutif un sérieux “avertissement“. Selon lui la BCT pointe le fait que «le recours croissant aux crédits internes pour financer le Budget ne peut pas durer indéfiniment».
A noter que dans son communiqué la BCT a souligné “l’urgence d’aller plus vite dans la matérialisation des progrès requis pour sceller un nouveau programme avec le Fonds monétaire international et accélérer le rythme de concrétisation des réformes indispensables pour rétablir les équilibres budgétaire et extérieur“…
Pour rappel, le FMI avait fermé la porte à la Tunisie le 19 décembre dernier, avec aucune échéance précise pour retourner à Washington avec cette fois un meilleur accueil. Le pays fait du surplace depuis, avec des effets d’annonce sur des réformes qui ne font l’objet d’aucun consensus général, bien au contraire. A ajouter à la dégradation de la note souveraine du pays, qui n’est plus qu’à un palier des pires élèves de la planète.
Aram Belhadj est formel : l'”avertissement” de la BCT qui fait suite à la paralysie de l’accord avec le FMI, l’impossibilité de s’aventurer sur les marchés financiers internationaux depuis le coup de massue de Moody’s et la tiédeur des pays amis pour épauler la Tunisie rendront très compliquée, “voire impossible” la collecte des ressources pour alimenter le Budget de l’Etat.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, l’économiste s’attend à d’autres tours de vis de la part de la BCT. Lesquels et avec quelle ampleur ? On ne tardera pas à le savoir si la trajectoire n’est pas rapidement corrigée. Mais avec le ronronnement ambiant la Tunisie n’en prend pas le chemin…
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