Economie

USA-Chine : la guerre des puces électroniques a commencé

USA-Chine : la guerre des puces électroniques a commencé

Selon des médias internationaux, l’industrie mondiale des semi-conducteurs est en ébullition alors que le bilan financier du leader chinois des puces informatiques, la Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), vient d’être publié.

Les chiffres ne peignent pas une image favorable. Bien que des explications diverses soient avancées, les conséquences des sanctions américaines semblent peser sur cette situation précaire.

Lutte économique entre la chine et les États-Unis : focus sur la SMIC

Actuellement, la part de marché mondiale de la SMIC flirte autour de 5%. Bien que cette part soit bien inférieure aux 17% détenus par Intel et Samsung, ainsi qu’aux 54 % du géant taïwanais TSMC, la SMIC est néanmoins en compétition rapprochée avec la société américaine GlobalFoundries, qui compte une part de marché d’environ 7%.

Portée par la volonté de conquérir sa souveraineté dans ce secteur industriel pivot pour la sphère technologique mondiale – où la demande en semi-conducteurs ne cesse de croître, de l’industrie automobile aux smartphones en passant par les consoles de jeu et les ordinateurs – la Chine est prête à déployer des ressources substantielles pour faire prospérer sa société phare.

Cependant, l’ombre d’un obstacle majeur s’étend : les États-Unis, le rival principal de la Chine sur la scène mondiale.

L’industrie chinoise des puces en difficulté : les explications

Le rapport financier de la SMIC, récemment dévoilé, révèle une chute de 18% de ses revenus au deuxième trimestre de cette année par rapport à la même période en 2022. De son côté, la direction de l’entreprise prévoit une reprise de ses revenus au troisième trimestre, avec une croissance anticipée entre 3% et 5% par rapport à l’année précédente.

Comment interpréter ces chiffres ? En somme, les perspectives pour la SMIC sont loin d’être encourageantes. Une baisse de 18 % d’une année à l’autre est loin d’être négligeable. Les industriels chinois avancent que ces résultats sont temporairement affectés à 100 % par la situation mondiale, caractérisée par une demande en baisse dans le secteur de l’électronique grand public.

 

 

La réelle cause de la décélération en Chine

Malgré l’essor de l’intelligence artificielle, les consommateurs achètent bien moins de produits qu’auparavant. Pourquoi ? Des tensions géopolitiques palpables, une inflation marquée sur des produits bien plus essentiels que la haute technologie, des ménages déjà équipés durant la crise sanitaire… les raisons expliquant le ralentissement du marché mondial de l’électronique sont multiples.

Dans l’ensemble, le marché des semi-conducteurs ne se porte pas mal du tout. La demande en puces ne cesse de croître en termes de quantité et de qualité. Cependant, le ralentissement économique chinois se présente comme une exception, laissant supposer que la SMIC et d’autres fabricants chinois souffrent des sanctions imposées par les États-Unis et leurs alliés à travers le globe.

Ces interdictions limitent l’accès des entreprises chinoises aux équipements de lithographie de pointe, tels que les machines UVE et UVP d’ASML, une entreprise néerlandaise phare.

Sans ces outils de pointe, la Chine se voit dans l’incapacité de rivaliser technologiquement avec les leaders étrangers tels que TSMC, Samsung, UMC ou GlobalFoundries. Bien que le marché chinois soit vaste et joue un rôle significatif dans les comptes de la SMIC, il paraît improbable qu’une entreprise de cette envergure puisse maintenir sa santé financière en s’appuyant uniquement sur son marché domestique. L’avenir dira comment cette affaire évoluera.

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