Comme toute oeuvre humaine, la très solide démocratie américaine elle aussi est périssable. C’est le très respecté Jimmy Carter, 39ème président des Etats-Unis d’Amérique, qui le rappelle, un an après la terrible invasion du Congrès par les soutiens radicaux de l’ex-président Donald Trump. Des scènes qui étaient impensables avant l’arrivée de ce dernier à la tête du pays, des images qui ont choqué le monde entier. D’après Carter le pire est à venir…
D’après le Démocrate de 97 ans, il est urgent de protéger le système électoral américain pour empêcher le naufrage des USA. “Notre grande nation vacille désormais au bord d’un abîme qui s’élargit“, alerte l’ancien président américain dans le New York Times, cité par BFM TV ce 6 janvier. “Les Américains doivent mettre de côté leurs différences et travailler ensemble avant qu’il ne soit trop tard (…) sans action immédiate, nous courons un risque réel de conflit civil et de perte de notre précieuse démocratie“, ajoute-t-il.
Carter pensait que le traumatisme du Capitole suffirait à choquer “la nation et l’inciterait à s’attaquer à la polarisation toxique qui menace la démocratie“. Il regrette que “les promoteurs du mensonge selon lequel l’élection a été volée aient pris le contrôle d’un parti politique et alimenté la méfiance envers nos systèmes électoraux“.
Il parle bien entendu de la droitisation extrême du parti républicain, avec un Trump qui attend au tournant et rêve de reprendre les rênes du pays en novembre 2024. Et la perspective n’est pas tout à fait farfelue puisque d’après une enquête du Washington Post, près de 40 % des Républicains sont d’avis que des actes violents contre l’exécutif américain sont parfois nécessaires…
D’après carter, les rapports de force sur la scène politique se sont durcis, avec des candidats et de nombreux électeurs qui croient dur comme fer que “gagner par tous les moyens” est concevable et c’est justement cela qui menace “les fondements” de la sécurité nationale et de la démocratie “à une vitesse vertigineuse“.
“Je crains maintenant que ce pour quoi nous nous sommes battus si durement dans le monde entier – le droit à des élections libres et équitables, sans entrave de la part de politiciens qui ne cherchent rien d’autre qu’à accroître leur propre pouvoir – soit devenu dangereusement fragile chez nous“, s’est désolé l’ancien président américain. Rappelons que les partisans avaient justement pris d’assaut le Capitole pour perturber l’officialisation de la victoire de Joe Biden au scrutin de novembre 2020.
Récemment un politique canadien a signé un éditorial dans le Globe and Mail, repris par The Guardian, où il théorisait la mutation de la démocratie américaine vers une dictature d’ici 2030. Biden est très conscient de ce danger, raison pour laquelle il s’est engagé à traîner devant la justice tous les assaillants du Capitole et ceux qui sont derrière. Comprenez par là Donald Trump, qu’il a grand intérêt à neutraliser avant la prochaine élection…
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