Dans le pays de Donald Trump l’espace des propalestiniens se réduit comme une peau de chagrin, dans peu de temps aucune tête ne dépassera. La nouvelle administration, totalement acquise à la cause d’Israël, quelles que soient les horreurs perpétrées, rase net et avec une brutalité inouïe. Après les meurtres de propalestiniens et tout ce qui ressemble de près ou de loin à un “Arabe”, après l’arrestation et l’expulsion des étudiants activistes, après la mise au pas des universités récalcitrantes avec des méthodes staliniennes, Washington monte encore de plusieurs pour tarir complètement la source de la contestation propalestinienne dans les campus universitaires…
Le 25 mars 2025 les autorités américaines ont interpellé en pleine rue et incarcéré une étudiante turque ; la vidéo de l’arrestation, très médiatisée, choque un pays qui a perdu sa boussole depuis que Trump est revenu aux affaires. Rumeysa Ozturk, de confession musulmane, allait chez ses amis ce soir-là pour rompre le jeûne du Ramadan, les agents du département de la Sécurité intérieure l’ont stoppée net aux abords de son appartement à Somerville, dans le Massachusetts…
Hier mercredi un journaliste d’investigation, Daniel Boguslaw, a diffusé sur son compte X une vidéo où l’on voit l’étudiante cernée par les agents, puis menottée et embarquée dans une voiture. Des registres de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE, services de l’immigration) ont par la suite mentionné qu’une jeune femme portant le nom Rumeysa Ozturk était retenue dans un centre de détention en Louisiane, rapporte le New York Times.
D’après un document judiciaire l’étudiante a soumis une demande pour avoir des explications de la part des autorités sur le fondement légal de cette arrestation. Après avoir examiné sa requête un juge a conclu qu’elle ne pouvait pas être légalement déférée en dehors de l’État du Massachusetts, où elle suit un cursus à l’université Tufts et vise le doctorat. Son avocate a affirmé que son visa était valide, mais un communiqué du département de la Sécurité intérieure consulté par le New York Times dit que Rumeysa Ozturk s’est «engagée dans des activités de soutien» au Hamas, un «motif pour mettre fin à son visa».
Son université a reçu la notification selon laquelle son visa n’est plus valable. Donc ça sent le roussi pour l’étudiante turque. A noter que Rumeysa Ozturk a co-signé en mars 2024 un article dans son journal universitaire, le Tufts Daily, en dénonçant la manière avec laquelle son établissement réagissait face au mouvement de contestation contre les actions de l’Etat hébreu à Gaza.
D’après le journal new yorkais, Tricia McLaughlin, porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure, a déclaré que l’étudiante avait été interpellée conformément à un article de la loi sur l’immigration et la nationalité que les autorités dégainent rarement. Il permet au secrétaire d’État d’enclencher une procédure d’expulsion contre tout ressortissant étranger dont le séjour aux USA est perçu comme un risque pour les intérêts de la politique étrangère du pays…
C’est la même disposition qu’utilise Trump pour tenter d’expulser Mahmoud Khalil, un leader de la contestation à l’université de Columbia détenteur de la carte verte de résident permanent. La décision ne sera pas simple, elle fait l’objet d’un recours en justice mais les nouvelles autorités feront tout pour forcer le barrage.
«L’administration Trump s’en prend une par une aux personnes pour des discours qu’ils n’aiment pas. Rumeysa Ozturk, boursière, a été prise en embuscade dans la rue pour avoir critiqué la politique étrangère américaine. Il ne s’agit pas de contrôle de l’immigration. C’est de la répression politique. Elle doit être libérée immédiatement», a commenté sur X l’élue démocrate de l’État de New York, Nydia Velazquez. «C’est de l’autoritarisme, et nous ne le laisserons pas faire», a posté sur le même réseau social le sénateur démocrate du Massachusetts Ed Markey.
Hier mercredi des centaines de personnes se sont réunies à Somerville pour exiger la libération et la réintégration de Rumeysa Ozturk dans son université. Affaire à suivre de très près car si ces verrous judiciaires sautent, ce sera roue libre pour la Maison Blanche…
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires