À tort ou à raison le nombre de visas délivrés reste l’un des thermomètres des relations diplomatiques entre les pays maghrébins et les pays de l’Union européenne (UE). Les bisbilles entre la France et les pays maghrébins, accusés de traîner les pieds pour le rapatriement des clandestins, ont pesé lourd dans le tour de vis sur les visas européens. Théoriquement cette affaire est derrière nous. Pourtant les données publiées par le site spécialisé «Visa Schengen» interrogent à bien des égards…
L’Algérie, la Tunisie et le Maroc sont en bonne place dans la liste des 10 pays qui ont enregistré le plus de refus pour les demandes de visa en 2022. L’Algérie arrive en tête du classement avec plus de 179 000 demandes de visa Schengen retoquées l’an dernier. Cela fait un taux de refus de 45,8%. Énorme.
Pour la Tunisie plus de 48 000 demandes de visa ont reçu une réponse négative, ce qui fait un taux de refus de près de 30%.
Le Maroc s’en sort mieux que la Tunisie au niveau du pourcentage de refus, plus de 15%, mais avec un volume beaucoup plus important, 119 346 demandes de visa refusées.
Cette liste comporte quand même une petite curiosité : les Emirats arabes unis. Plus de 42 000 demandes de visa Schengen ont été refusées. Même l’Egypte fait mieux, avec plus de 31 000 demandes rejetées. La Turquie quant à elle affiche des refus relativement faibles, 12 000.
En dépit de la dégradation avancée des liens entre la Russie et les pays de l’UE depuis l’invasion de l’Ukraine les ressortissants russes s’en tirent plutôt bien, avec 69 000 demandes de visa rejetées l’an dernier, ce qui fait un taux de refus de 28,2%. Pour la République islamique d’Iran, elle aussi très mal vue en Europe, ce sera 33 700 demandes de visa refusées.
Autre sujet de discorde, souvent remis sur la table par les demandeurs de visa : les montants engloutis par les dossiers refusés. D’après la même source les 10 pays mentionnés sur cette liste ont déboursé près de 64 millions d’euros en 2022 pour plus de 804 000 visas refusés. Les cris des victimes n’y font rien, les Européens ne veulent rien entendre, et surtout pas ouvrir le débat sur cette manne financière.
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