Face au manque de financement pour les services de base en eau potable et en assainissement, les institutions en charge de ces deux domaines font supporter à la population les coûts de ces infrastructures et services de base, selon un papier de recherche sur le secteur des eaux, publié le 28 septembre 2023 en partenariat entre le Transnational Institute (TNI) et l’Observatoire Tunisien de l’Eau (OTE).
Cela a été confirmé par un rapport de la Banque mondiale sur l’eau potable et l’assainissement en Tunisie publié en 2019, dans lequel il est reconnu que 94% du coût des services d’assainissement est supporté par les familles, à travers la redevance assainissement prélevée avec la facture de l’eau potable, alors que l’État n’en prend en charge que 6% seulement.
Quant aux dépenses en eau potable, le même rapport souligne que les familles assument 75% du coût total. Le rapport montre ainsi que le montant total dépensé par les familles tunisiennes pour les services d’eau potable et d’assainissement au cours de l’année 2015 était d’environ 671 millions de dollars, ce qui représente 1,5% du total des dépenses publiques nationales pour la même année. Cela se traduit aussi par un coût moyen par habitant et par an d’environ 66 dollars dans les zones urbaines, et de 38 dollars dans les zones rurales.
Contrairement à l’augmentation des dépenses individuelles en matière d’eau potable et d’assainissement en Tunisie, l’investissement public n’a pas dépassé 17 dollars par individu en 2017, ce qui est bien inférieur aux investissements en Jordanie (55 dollars) et au Liban (102 dollars). Cette comparaison avec la Jordanie et le Liban peut être pertinente en raison de la similitude des politiques publiques en matière d’eau et d’assainissement mises en place dans ces pays et en Tunisie, conclut le papier de recherche.
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