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Maroc : l’Espagne jalouse des milliards de la Chine, la presse expose les malheurs de Madrid…

Maroc : l’Espagne jalouse des milliards de la Chine, la presse expose les malheurs de Madrid…

Les limites du copinage entre le Maroc et l’Espagne… Les deux pays sont les meilleurs alliés du monde : les investissements espagnols gonflent au Maroc, le Premier ministre espagnol est un habitué du palais du roi Mohammed VI, au Parlement européen c’est Madrid qui défend Rabat quand les députés épinglent les turpitudes du Maroc, les deux pays vont même co-organiser le Mondial de football de 2030 avec un tas de méga projets autour, etc. Mais voilà, il arrive que l’Espagne donne des coups de canifs dans ce solide partenariat quand les intérêts divergent. C’est arrivé avec les fraises marocaines. Cette fois l’affaire est plus grave car les enjeux sont beaucoup plus importants : les dizaines de milliards d’euros de l’industrie automobile, notamment les véhicules électriques…

L’ascension fulgurante de l’industrie marocaine, avec de gros investissements chinois en cascade, commence à faire de l’ombre au partenaire espagnol. En tout cas c’est comme ça que la presse ibérique le voit. L’Espagne ambitionnait d’être le leader dans la région Méditerranée, ce projet se heurte aux prouesses sur l’autre rive. «Nous ne sommes pas seulement en concurrence avec l’Europe de l’Est. Le Maroc a tout pour conquérir la voiture électrique chinoise : il possède déjà sa première usine de batteries», commentent les médias espagnols.

Et où iront prioritairement les batteries électriques produites dans le royaume chérifien ? Vers les usines européennes naturellement. C’est la route tracée par Pékin pour continuer à exister sur le marché européen et occidental en général, au moment où les Etats-membres de l’Union européenne (UE) se braquent et s’activent pour enrayer la montée en puissance des voitures chinoises.

Le journal espagnol «Eldebate» n’a pas hésité à écrire que le Maroc est clairement un danger pour les milliers de voitures électriques que l’Espagne projette d’écouler en Europe. La même source pointe les 5 usines de batteries qui sortent de terre chez le voisin marocain ainsi que ses gisements de minéraux essentiels tels que le lithium et le cobalt. Le développement des énergies renouvelables telles que l’énergie solaire et la position stratégique du Maroc affolent aussi les Espagnols.

Mais il n’y a pas que ça, il y a aussi la main d’œuvre qualifiée capable de reproduire les standards internationaux et la faiblesse des coûts de production, des arguments décisifs pour les constructeurs de véhicules électriques. Les médias espagnols rappellent l’essor des géants européens de l’automobile tels que Renault et Stellantis à Tanger, Kénitra et Casablanca.

D’après «Eldebate» le Maroc n’hésite pas à tirer sur la corde des droits de douane qui s’abattent sur les entreprises chinoises opérant en Europe. Ces tours de vis font du Maroc un “paradis” pour la Chine. Moins de taxes et un écosystème industriel très proche des standards chinois, que demander de plus?

Décidément très bavarde sur cette affaire la presse espagnole souligne qu’au «début de l’année, le groupe chinois Baoan, leader mondial dans la fabrication de matériaux pour électrodes lithium-ion, a annoncé la construction d’une usine de cathodes au Maroc, avec un investissement de près de 500 millions de dollars. Et cette semaine, deux constructeurs ont annoncé la création de deux usines de batteries lithium-ion pour voitures avec un investissement total de 900 millions de dollars. Et ils ne sont pas les seuls»…

«Les fabricants chinois de batteries Hailiang et Shinzoom ont annoncé cette semaine la création de deux usines distinctes dans la zone industrielle de Tanger, avec un investissement de 450 millions de dollars et 460 millions de dollars, respectivement», rappellent les médias espagnols. Et ce n’est pas fini : en avril dernier les autorités marocaines ont donné leur aval au fabricant chinois de batteries électriques BTR New Material Group pour monter une usine près de Tanger ; ils vont y produire des cathodes, un composant essentiel.

Un autre fabricant chinois, CNGR Advanced Material, envisage d’installer une usine de cathodes à Jorf Lasfar, 283 hectares ont déjà été aménagés sur place pour l’industrie des batteries électriques. Bref, les tourments de l’Espagne sont loin d’être terminés. Surtout que la taxe de 100% décrétée par les USA sur les véhicules chinois a donné des idées aux Européens : Eux aussi vont monter les droits de douane, de 27% pour commencer. Les Chinois ont compris l’intérêt de filer vers le Maroc, qui bénéficie d’un accord de libre-échange avec l’UE.

Dès début 2026 l’Europe commencera à appliquer la taxe sur les émissions carbone. C’est maintenant qu’il faut se positionner dans une région qui offre tous les avantages de l’UE sans les inconvénients, de ce point de vue la proximité et les atouts industriels du Maroc en font la destination idéale pour les Chinois.

 

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