La Côte d’Ivoire, on le sait, fera partie des producteurs de pétrole et de gaz qui comptent en Afrique. Le pays, qui a découvert de gros gisements dans la mer, est très loin d’avoir atteint sa vitesse de croisière en matière en matière de production. Il est question d’aller au-delà des capacités actuelles, 100 000 barils par jour, pour devenir un ténor de l’exportation de produits pétroliers raffinés vers les autres pays d’Afrique de l’Ouest et d’ailleurs. Le Nigéria est certes en pole position, avec sa raffinerie à 20 milliards de dollars (capable de raffiner 650 000 barils par jour), mais il y a des places à prendre dans ce méga marché.
C’est tout l’intérêt du mémorandum d’entente paraphé le 14 mai 2025 avec l’entreprise américaine Yaatra Ventures. Ce document prévoit la construction d’une deuxième raffinerie de pétrole, en partenariat avec la Société ivoirienne de raffinerie (SIR). Le financement du projet montera à plus de 3000 milliards FCFA (5,1 milliards de dollars).
«Aujourd’hui, nous avons besoin de doubler de capacités de raffinage et les deux sociétés devraient travailler pour mobiliser des ressources pour la construction d’une deuxième raffinerie», a confié le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, lors de la signature de l’accord. C’était en marge d’un sommet des entreprises de la Chambre de commerce américaine dans la capitale ivoirienne, Abidjan.
A noter que le mémorandum d’entente scellé avec Yaatra Ventures, une société d’investissement opérant dans les infrastructures et les projets énergétiques, fait suite au déplacement aux USA d’une délégation de décideurs ivoiriens, menés par le ministre des Mines….
Le directeur du développement et de la transition énergétique à la SIR, Raphael Souanga, avait annoncé en avril dernier que l’entreprise publique projette d’installer une nouvelle raffinerie d’une capacité de 170 000 b/j, en plus de l’unité qui raffine 100 000 b/j, l’un des sites les plus performants en Afrique subsaharienne.
Les autorités ivoiriennes a signé 2 autres protocoles d’accord avec des entreprises américaines, en marge du sommet des entreprises de la Chambre de commerce américaine à Abidjan. L’un a trait à l’exploitation de deux blocs pétroliers de la Société nationale d’opérations pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci), avec le concours de l’entreprise américaine Valco Energy Systems…
Le second est un mémorandum d’entente conclu avec Sun Africa, une société américaine spécialisée dans l’énergie solaire ; elle «aidera la Côte d’Ivoire à mobiliser 700 milliards FCFA, destinés au développement des énergies renouvelables ainsi qu’à l’optimisation du réseau électrique national», dit le communiqué.
Au-delà de cette bonne nouvelle pour la Côte d’Ivoire ces marchés confirment que les Américains ne sont nullement dans une dynamique de retrait du continent africain, contrairement aux bruits propagés par les premières annonces de l’administration de Donald Trump. Washington a renforcé ses liens avec l’Algérie, consolidé ses relations avec le Maroc et confirmé les projets lancés par l’administration Biden en République démocratique du Congo (RDC). Et maintenant la Côte d’Ivoire.
D’autres annonces tomberont très certainement dans les semaines et mois à venir. Les intérêts stratégiques des USA les ont menés en Afrique et ils y resteront, surtout avec la montée en puissance de la Chine, de l’Inde, de la Turquie, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Corée du Sud, etc.
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