Société

Tunisie : Le transport en commun au Grand Tunis va bien, très bien même…

Tunisie : Le transport en commun au Grand Tunis va bien, très bien même…

Indépendamment du démenti fait aujourd’hui samedi 7 mars 2020 par le Ministre d’Etat du Transport Anouar Maarouf, de l’existence d’un différend avec Sarra Rejeb, ancienne Secrétaire d’Etat et actuelle chargée de mission au Ministère et de ce qui a été relayé quant à cette affaire, le contenu de la publication récente faite sur les réseaux sociaux par la chargée de mission et la grande responsable de plusieurs entreprises nationales du Transport concernant l’état du secteur notamment en milieu urbain, dans le Grand Tunis est inquiétant.

Globalement, d’après Sarra Rejeb, le transport urbain est un secteur qui est en rapport très étroit avec la qualité de vie des citoyens mais en Tunisie et particulièrement en milieu urbain, tout déplacement quelque soit son mode est pénible, voire même dangereux.

Elle a commencé par décrire le calvaire des piétons dans des villes qui les ignorent et la dangerosité de leurs déplacements. Selon l’ancienne Secrétaire d’Etat, le déplacement, en deux roues, aussi est non seulement pénible mais dangereux. En voiture, la question devient très compliquée en référence aux embouteillages du Grand Tunis aux heures de pointe où toutes les heures de la journée, selon Rejeb, sont des heures de pointe.

Sarra Rejeb a largement évoqué les problèmes du transport collectif et a fini le tableau qu’elle a dressé et qui décrit parfaitement le calvaire quotidien des Tunisiens, par un appel à toutes les parties prenantes et concernées par le secteur du transport, pour trouver des solutions aux problèmes d’un créneau d’activité socio-économique vital.

Rappelons que le Cercle Kheireddine, un think tank spécialisé dans les questions économiques et sociales, a organisé, au cours du mois de novembre 2019, une conférence-débat sur «La mobilité urbaine et la crise des transports publics dans la région du Grand Tunis»

Selon les conférenciers et en dehors du transport routier non régulier et des quatre sociétés privées assurant le transport par bus, le transport en commun est assuré par la TRANSTU, un quasi monopole public exercé sous forme de régie.

Toujours d’après les intervenants à la conférence-débat, entre 2016 et 2018, le déficit annuel de la TRANSTU a dépassé les 150 Millions de Dinars (MD) et, à la fin 2018, les dettes cumulées ont atteint 800 MD. Sa situation financière était devenue telle, toujours en 2018, que le cumul de son chiffre d’affaires (53 MD) et de la compensation budgétaire de l’Etat (136 MD) ne parvenaient à couvrir que moins de 80% de ses seuls frais de personnel (236 MD).

Le sureffectif ainsi que la baisse continue de la productivité étaient tels que le nombre d’agents affectés par bus a atteint 6,8% en 2018 (contre 4,7% en 2010).
La conférence a permis de proposer des réformes s’articulant essentiellement autour de la restructuration profonde de la TRANSTU, l’organisation d’un partenariat public – privé, avec un (ou des) partenaire(s) stratégique(s) du métro léger et du réseau TGM et la création d’une Autorité Régionale Organisatrice des Transports Terrestres (AROTT) dans le Grand Tunis (en application de la loi d’orientation des transports terrestres 2004/33).

Toujours est-il, il semble aujourd’hui que le Ministère du Transport est conscient de tous ces enjeux et défis et que tout « bruit », dans ce contexte, n’a aucun intérêt puisque que la situation n’est pas aussi dramatique que l’on pense, sauf peut être dans la tête des pêcheurs en eaux troubles ou bien dans la tête de certains usagers mécontents.

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