Le président de la République s’est adressé, ce jour, à travers la petite lucarne, au peuple tunisien. Le peuple qui est demeuré suspendu à sa télévision, depuis hier, quand la présidence de la République avait annoncé que le haut conseil de la sûreté nationale allait se réunir, aujourd’hui à onze heures, pour discuter des mesures supplémentaires à prendre dans l’effort de l’Etat dans la lutte contre l’épidémie du coronavirus. Tout le monde pressentait que le président allait, encore une fois, s’exécuter face à la demande pressante du peuple, le « peuple qui veut », lui demandant d’instaurer le confinement général sur tout le territoire.
Or, le peuple qui demandait cela, ne savait même pas en quoi consistait ce confinement total de tout le territoire, ni quelles sont les choses à entreprendre et celles qui sont interdites, ni comment ils vont pouvoir s’approvisionner en aliments et autres, ni comment ils pourraient communiquer avec leurs parents… C’était pour connaitre tous ces détails et pour savoir s’ils avaient bien fait de répéter sans rien y comprendre, les appels lancés par certaines parties à l’instauration de ce confinement, que les tunisiens étaient suspendus à leur écran télé.
Or, ils sont restés sur leur faim, puisque le président n’a donné aucun détail sur la conduite à suivre pour respecter cette procédure, ni quand elle allait commencer, ni pour combien de temps, se contentant d’annoncer que les membres du gouvernement allaient leur expliquer tout çà, dans les heures qui viennent.
Nombreux se sont, alors, demandés pourquoi le président est apparu sur le petit écran, s’il n’avait aucun détail à dire. Si c’était juste pour annoncer une décision, il aurait pu se contenter de signer le décret pour la mettre en œuvre. Les tunisiens auraient préféré qu’il donne les détails de cette mesure, pour qu’ils sachent ce qu’ils doivent et surtout ce qu’ils ne doivent pas faire, pour qu’ils sachent comment ils vont faire pour s’approvisionner et se faire traiter, pour savoir si la sortie leur est strictement interdite, ou s’ils peuvent sortir pour quelques raison et dans quels cas, quel serait le périmètre au sein duquel il leur serait autorisé de circuler.
Ils voulaient surtout savoir, à partir de quand et à quelle heure, cette décision prenait effet et pour combien de temps. Pour toutes ces raisons, et pour avoir une réponse à toutes ces questions, nombreux ont été les tunisiens qui auraient aimé avoir affaire au chef du gouvernement, puisqu’il est, apparemment, mieux placé pour expliquer tous ces détails au citoyen.
L’attente de ces éclaircissements se fait de plus en plus longue. C’est à croire que ni le chef du gouvernement ni personne d’autre n’a les réponses pour ces questions et qu’ils sont en train de s’affairer pour… improviser !
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