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Tunisie – Mise à l’écart de Chokri Hammouda : Mekki répond mais ne convainc personne !

Tunisie – Mise à l’écart de Chokri Hammouda : Mekki répond mais ne convainc personne !

Suite à la diffusion de l’information en rapport avec la mise à l’écart, par le ministre de la Santé, de Chokri Hammouda, l’un des principaux acteurs du plan de lutte contre le covid19 et qui a contribué à son élaboration, depuis les premiers jours, sous la houlette de l’ex-ministre, Sonia Ben Cheikh, Abdellatif Mekki a jugé opportun de répondre à cette information, sur sa page Facebook. Ce qui est, déjà, en soi, une entorse aux us de l’administration et du gouvernement, dont les membres doivent s’exprimer par l’intermédiaire de leurs organes officiels.

Par ailleurs, Mekki a donné une version des faits qui ne tient pas la route et qui ne convainc personne. Il a, en effet, prétendu qu’il a offert une promotion à Chokri Hammouda, en le nommant au poste de directeur général de l’INEAS, alors qu’il était « simple » directeur de la DSSB. Mais Mekki a oublié de mentionner qu’en plus du titre de directeur, Dr Hammouda bénéficiait de primes de chargé de mission dans le cabinet du ministre. Donc sa «soi-disant promotion allait, peut-être, le pénaliser sur le plan financier. Par ailleurs, on croit savoir que les nominations aux postes de directeurs généraux sont du ressort du conseil des ministres, ce qui laisse supposer que la « promotion » de Hammouda pourrait n’être que fictive et sans effet.

Mekki a prétexté que le poste de directeur général de l’INEAS était libre et que le Dr Hammouda en assurait l’intérim. Et que c’était pour combler ce vide et pour offrir une promotion au Dr Hammouda qu’il a opéré ce changement. Or, ce qu’il a oublié de préciser c’est que le poste de directeur général de l’INEAS est vacant, depuis décembre dernier. Il n’y avait vraiment pas le feu d’y nommer quelqu’un en cette période de crise, surtout s’il était sur la ligne de front de la guerre contre le covid19. Car quoi qu’on en dise, le ministère a plus besoin d’un maximum de compétences sur le dossier du covid que dans des postes connus pour être des cimetières d’éléphants.

Il est donc évident que le ministre a mis à l’écart le Dr Hamouda pour se plier aux exigences de quelqu’un, sinon, il aurait été pressé par ses anciens collaborateurs au ministère, qui cherchent, depuis son retour, à accaparer les meilleurs postes, alors que tout le monde connait leurs limites.

Sur un autre plan, puisque Abdellatif Mekki aime à ce qu’on le qualifie de « général », il faudrait, peut-être lui rappeler qu’un bon général doit avoir la capacité de régler les différends entre ses chefs de brigades et ne pas en sacrifier quelques uns pour faire plaisir aux autres.

En ce moment de guerre déclarée contre l’épidémie, il était, vraiment, mal venu d’opérer ce changement, surtout qu’il touche le cœur même du dispositif de la riposte. Sachant qu’en ce faisant, il risquait de perdre la confiance et la motivation des autres membres clés de l’équipe qui sont dans le même cas que lui, c’est-à-dire qu’ils ont été chargés par l’ancienne ministre, et qui vont commencer à redouter de connaitre le même sort que leur collègue, ce qui ne manquera pas de se faire ressentir sur leur travail.

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