Société

Par Amine Snoussi : Coronavirus – Préparons le déconfinement !

Par Amine Snoussi : Coronavirus – Préparons le déconfinement !

Nous le savions – ce n’était qu’un pansement. Les mesures de confinement étaient une solution temporaire à un problème virale. La Tunisie ne va plus tarder à entamer son déconfinement et tout semble pointer vers le, si proche, mois de mai. Le gouvernement de Elyes Fakhfakh a bien expliqué la nature temporaire et les moyens limités pour envisager un confinement long-terme de la population. Comment allons-nous gérer cette sortie des foyers ?

Changer d’inspirations

Arrêtons de suivre le modèle français. Certes, c’est notre plus grande base de ressources académiques de gestion et de politiques publiques, mais concernant le Coronavirus, d’autres modèles existent, plus adaptés à nos moyens. Le dépistage massif est vu comme une solution coûteuse, soite. Mais cette politique coûte-elle plus chère que l’arrêt du pays? Loin de la. Ce que nous perdons sur le confinement peut-être investi dans les tests.

Le déconfinement doit être une opportunité pour changer de paradigme et passer à un mode de lutte bien plus rationnel pouvant à la fois développer progressivement l’immunité de groupe mais aussi isoler les cas sensibles, comme les personnes âgées ou ceux ayant des prédispositions médicales pouvant s’avérer fatales.

Car si l’on revient à la source du problème, nous devons choisir notre politique publique en fonction de l’objectif. Réduire la propagation, est-ce la solution la plus efficace? En réalité, le confinement lui-même peut provoquer, selon l’épidémiologiste Neil Ferguson, une deuxième vague plus létale car la période d’isolation aura affaiblit les capacités de défense du corps. Et attendre le miraculeux vaccin pourrait nous coûter des centaines de milliers de morts. Notons que 52% de l’économique est issue du parallèle, qui s’est totalement tut depuis le confinement mais rappelons également que 280 000 familles vivent dans la pauvreté en Tunisie, selon le Ministère des Affaires Sociales.

L’objectif doit être l’éradication de la dangerosité du Virus, d’où l’intérêt de passer à un testage massive, un déconfinement progressive et une isolation des populations à risques.

Dans la durée

Et sur le long-terme, il va falloir envisager l’immunité de groupe. Qu’on le veuille ou pas. Car une fois la capacité de confinement dépassé et si l’Etat continue de se rapprocher dangereusement d’une violente récession, notre seule solution sera l’immunisation de la population d’où l’aspect “pansement” du confinement.

Or, l’immunisation est un pari adopté par certains pays qu’on considère en temps normal, comme avant-gardistes dans les politiques publiques, à savoir: la Suède et les Pays-Bas.

La Tunisie devra commencer à étudier cette question et aura quelques avantages à s’y diriger, notamment, une démographie relativement faible.

Le déconfinement devra se faire, tôt ou tard. Si l’Etat peut respirer un coup et renflouer les caisses, ça sauverait beaucoup de vies. Mais, une activité économique affaiblit mêlée aux problèmes structurels que nous connaissons et qui datent de bien avant le Covid transformerait cette solution en solution éphémère également.

Les différentes stratégies ne servent qu’à une chose finalement – gagner du temps, en attendant un traitement efficace et/ou un vaccin. Mais si le temps nous rattrape, ne laissons pas les morts de la famine et de la pauvreté servir de dommage collatéral et osons l’immunité. C’est un plan risqué, certes, qui n’est pas sans conséquences, mais il faut le garder dans un coin de nos têtes, mais surtout dans celles des gouvernants afin de ne pas se retrouver à court de solutions.

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