La région de Sfax, toute entière, est en train de bouillir, comme une cocotte minute menaçant d’exploser. D’un côté, il y a les montagnes d’ordures qui s’entassent dans les rues, depuis plusieurs semaines, rendant les villes de la région invivables, et d’un autre côté, il y a les citoyens d’Agareb qui s’opposent à la réouverture de la décharge voisine d’El Guenna, et se disent prêts à mourir pour cette cause.
Désespérant, au bout de quelques semaines, de voir la ministre de l’environnement, régler ce problème qui relève de sa compétence, Kaïs Saïed, a donné ses ordres au ministre de l’intérieur, pour remédier, dans les meilleurs délais à cette situation.
A peine investi de cette mission, très délicates, le ministre de l’intérieur, Taoufik Charfeddine, s’est trouvé lâché par tout le monde, et laissé seul face à son destin.
En effet, et nonobstant la situation explosive à Sfax, la cheffe du gouvernement s’est permis d’effectuer une sortie à l’étranger pour assister à un colloque international à Paris. Et sa ministre de l’environnement qui, au lieu de garder la permanence dans son bureau jusqu’à résolution de la crise, qui relève de ses prérogatives, sans oublier qu’elle a, en quelque sorte, contribué à approfondir, en déclarant, lors de sa visite à Sfax, qu’elle n’avait pas de solution à proposer aux sfaxiens.
Donc, en résumé, le ministre de l’intérieur se retrouve investi d’une mission à très haut risque, alors que sa cheffe du gouvernement se trouve à l’étranger, et alors que la ministre en charge du dossier a, elle aussi, décidé d’aller voir ailleurs s’il y fait beau. Et, ajouté à tout cela, Charfeddine se trouve engagé dans une région où il n’y a, même, pas de gouverneur, pour veiller, au moins, au bon déroulement des opérations, et contribuer à calmer les ardeurs !
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