Economie

Gestion des déchets en Tunisie : un marché juteux mais nauséabond

Gestion des déchets en Tunisie : un marché juteux mais nauséabond

Les affaires des déchets italiens de Sousse et de la décharge de Agareb font l’objet d’une préoccupation importante de la population quant à la situation dégradée et inédite de l’environnement.

Toutefois, la position des autorités, en l’occurrence le ministère de l’environnement et de l’Agence Nationale de Gestion des Déchets (ANGed), est plus inquiétante que le problème des déchets lui-même. Ces « autorités » sont dans l’incapacité flagrante de résoudre n’importe quel problème, essayent d’éviter les vrais problèmes de l’environnement, ignorent l’appel des populations sinistrées par le fléau de la pollution, ne tiennent pas leurs promesses outre l’absence de transparence financière en termes de publication du suivi des budgets alloués à la « préservation » de l’environnement, etc.

Selon un rapport sur la gestion des déchets solides en Tunisie élaboré par le réseau régional d’échange d’informations et d’expertises dans le secteur des déchets solides dans les pays du Maghreb et du Machreq (SWEEP-Net), la Tunisie assiste depuis l’avènement du 14 janvier 2011 à une dégradation inquiétante en matière de gestion des déchets tant en milieu urbain qu’en milieu rural, qui se manifeste par la prolifération des déchets solides, des dépotoirs et des points noirs.

En effet, l’environnement offre, d’après le rapport, un spectacle désolant avec l’accumulation sauvage et l’envahissement des déchets de toutes natures le long des chaussées, des trottoirs, dans les caniveaux, dans les cours d’eaux, dans les parcs urbains et des espaces verts, sur les pentes des talus et dans les terrains non bâtis.

Les causes sont multiples et se situent, principalement, à plusieurs niveaux : grèves répétitives des agents municipaux, responsabilité de la chaîne de gestion des déchets partagée entre les communes et l’ANGed, le comportement du citoyen caractérisé par l’absence d’éco-citoyenneté et la situation financière difficile des communes depuis le 14 janvier 2011.

A cela s’ajoute, la mauvaise gestion des déchèteries qui se fait sous forme de concessions accordées à quelques opérateurs-monopoles qui font la loi dans le domaine pour des services, extrêmement, médiocres mais qui sont gracieusement rémunérés…

Au fait, l’affaire de la gestion des déchèteries, un choix remontant à la nuit des temps et dépassé par les normes environnementales, est très juteuse pour les monopoles puisque le coût d’enfouissement d’une tonne d’ordure à la décharge du Grand-Tunis à Borj Chakir est de 25 dinars la tonne : soit 75 mille dinars par jour pour cette seule décharge qui représente, en somme, un marché de 23 millions de dinars.

Dépassée par les évènements, la ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui, a exhorté hier mercredi 11 novembre 2021, depuis Glasgow en Ecosse (Royaume-Uni), la communauté internationale à donner la priorité aux travaux visant à fixer un objectif international d’adaptation aux changements climatiques et à prévoir les mécanismes nécessaires d’appui aux pays en développement afin de les aider à mettre en œuvre leurs programmes nationaux d’adaptation aux changements climatiques, conformément à l’article 7 de l’Accord de Paris. Sans commentaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

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