Le bureau de la fondation allemande Heinrich Böll a mené hier jeudi 11 novembre 2021 un débat sur la dette extérieure tunisienne en se basant sur une étude récente réalisée, à cet effet, et intitulée « Cartographie de la dette publique extérieure tunisienne ».
L’étude donne dans un instant les ordres de grandeur et la composition de la dette publique tunisienne, souligne-t-on. Elle présente également une cartographie des créanciers et des acteurs clés et permet de mieux comprendre la logique économique derrière les dettes, indique la fondation.
Les principales conclusions de celle-ci ont mis en relief que selon les institutions financières internationales, le taux d’endettement de la Tunisie est autour de 100% du PIB en 2021. Il était à peine à 40% en 2011. Pour faire face à ses obligations financières la Tunisie a contracté de nouvelles dettes.
En outre, presque, trois quarts de la dette tunisienne est la dette extérieure et la moitié des créanciers sont des institutions financières internationales (FMI, la Banque mondiale, Banque de développement africaine) ou rattachées à des pays partenaires (AFD, KFW), suivi par les prêts sur les marchés financiers et les prêts directes entre états.
Il a été noté également que 15% de la dette publique extérieure est détenu par des pays directement. La France et l’Arabie Saoudite sont les premiers créanciers de la Tunisie. Les ressources orientées vers le service de la dette auraient pu servir comme investissement pour le développement, que l’état tunisien n’a pas réalisé dans des régions marginalisées, souligne-t-on.
La Tunisie devrait négocier, d’après l’étude, davantage de temps et moins d’argent auprès de ses créanciers afin de penser, concevoir et mettre en place sa stratégie d’émancipation et de maturation de son économie.
Rappelons que selon les résultats provisoires de l’exécution du Budget de l’État arrêtés au 31 août 2021, la dette publique de la Tunisie a atteint 101,2 milliards de dinars 90,2 milliards à fin août de l’année 2020. La dette extérieure est estimée à 60,2 milliards de dinars de dette extérieure. Le solde du financement extérieur net fin août dernier est négatif (-961,9 MD).
Sous cet angle, l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE) a récemment appelé à audité régulièrement la dette publique extérieure et les conditions qui leur sont associées pour mieux les négocier et évaluer leur impact sur le développement durable et les droits fondamentaux des citoyens tout en mettant en œuvre une stratégie de négociation de la dette sur la base des résultats d’audits réguliers.
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