Economie

4,7% du PIB de la Tunisie est dédié à la caisse de compensation

4,7% du PIB de la Tunisie est dédié à la caisse de compensation

Tunisie Numérique continue en exclusivité à publier les détails du document élaboré par la Présidence du Gouvernement (PG) intitulé « Programme de réformes pour une sortie de crise » et destiné au FMI en vue d’un nouvel accord de financement.

Dans son analyse du contexte économique du pays, la PG a comparé dans son document des niveaux de la masse salariale, du poids du secteur public dans l’économie (nombre des entreprises publiques) et des subventions par rapport au PIB en comparaison à un groupe de pays de la zone MENA dont la situation socio-économique est relativement proche de celle de la Tunisie.

La part dédiée du PIB à la caisse de compensation (carburants et produits alimentaires de base) est de 4,4% et est la plus élevée de la zone MENA comparée au Liban (2,5%), le Maroc (1,2%), l’Egypte (0,3%) et la Jordanie (0,1%).

Le document officiel note, parait-il dans un objectif de comparaison normalisée, que la Jordanie a adopté un plan triennal de réforme des tarifs de l’électricité (2022-2024) pour contenir les pertes de la compagnie nationale de l’électricité (NEPCO) et réduire progressivement les subventions à l’électricité des ménages ayant la capacité de payer.

La PG a tenu aussi à préciser que concernant l’Egypte, la réforme des subventions du carburant a été achevée en 2019, avec un ajustement des prix pour couvrir les coûts de revient.

On a rappelé, par ailleurs, que pour le cas du Maroc, une décision a été prise en vue de regrouper tous les programmes d’aide sociale actuels en un seul régime d’allocations familiales à partir de 2023 avec suppression progressive de la subvention au gaz. Le gouvernement tunisien n’a pas oublié également de rappeler qu’au Liban, les subventions concernent essentiellement l’électricité et qu’un plan de restructuration de la compagnie nationale de l’électricité a été lancé en 2019.

On comprend facilement que la PG veut convaincre le FMI de son intention d’aller à l’instar des pays précités vers le ciblage des subventions et leur levée progressive.

Au fait, la caisse tunisienne de subvention est la première ressource qui finance la contrebande, les spéculateurs et les fraudeurs dans un contexte infesté de corruption et l’absence de l’Etat. C’est pour la simple raison que tout le monde trouve son compte dans la situation actuelle de la caisse de compensation.

Il est à rappeler que pour l’année 2022, les subventions aux produits de base, vont accaparer 3,8 milliards de dinars (0,75 milliards de dinars en 2010), soit environ 52% de l’enveloppe totale des subventions sachant qu’en 2021, le gouvernement a consacré 2,2 milliards de dinars à cette catégorie, ce qui représente une augmentation de 1,6 milliard de dinars, soit de 71,4% et ce, complètement contre les promesses présentées au FMI évoquant la « rationalisation » des subventions.

La charge de compensation pèse de plus en plus sur la finance publique, d’où le recours à l’endettement pour combler les dépenses. De ce fait, les institutions monétaires, telles que le FMI exige « des réformes » pour octroyer des prêts à la Tunisie, dont la révision du régime de compensation, et ce depuis 2013.

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