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La souveraineté et l’indépendance ont des limites : le Mali court vers le FMI, il verse 120 millions de dollars

La souveraineté et l’indépendance ont des limites : le Mali court vers le FMI, il verse 120 millions de dollars

Après avoir mis dehors les Français, divorcé avec la CEDEAO et annoncé en grande pompe la naissance de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) on pouvait s’attendre à ce que le Mali, le Burkina Faso et le Niger jettent le bébé avec l’eau du bain (envoyer valser le FMI, la Banque mondiale, les Européens et l’Occident en général). Que nenni. Le Niger a fait son grand retour sur le marché financier régional (UMOA-Titres), d’ailleurs avec succès, 747 millions de dollars collectés auprès des investisseurs (le Burkina hésite encore…) ; la junte burkinabé suspend à tour de bras les médias internationaux mais n’a rompu aucun des partenariats avec les étrangers ; quant au Mali il vient de frapper à la porte du FMI…

L’institution financière internationale, dans laquelle la voix des Américains pèse très lourd, faut-il le rappeler, a répondu favorablement à la requête de Bamako. Ce sera un financement de 120 millions de dollars, dans le cadre du guichet «chocs exogènes» de la facilité de crédit rapide (FCR). L’annonce a été faite le 30 avril dernier, via un communiqué du FMI, après la signature d’un accord avec les autorités maliennes.

Il est question de financer l’achat de nourriture et d’opérer des transferts de fonds qui toucheront directement les citoyens englués dans une insécurité alimentaire, surtout dans les régions du centre et du nord du pays. Cette enveloppe sera décaissée en urgence pour régler les problèmes de ces populations, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’habitat, des besoins non alimentaires et l’approvisionnement en eau potable, de la santé et des installations sanitaires.

«L’économie malienne a récemment été frappée par de multiples chocs exogènes, notamment la guerre de la Russie en Ukraine, le blocus maritime de la mer Rouge et la contraction des financements disponibles dans la région. Ces chocs ont contribué à l’augmentation des coûts d’importation des biens essentiels tels que la nourriture, les engrais et les matériaux nécessaires pour soutenir les populations déplacées», a commenté le FMI au terme de la visite d’un comité d’experts à Bamako, du 21 au 26 avril 2024. «Ces défis ont mis à rude épreuve le budget de l’Etat, élevé le coût de la vie et accru l’insécurité alimentaire qui affecterait 24 % de la population contre 15 %, il y a un an», ajoute la même source.

Par ailleurs le FMI a prédit que la croissance du PIB réel du Mali devrait se tasser à 3,8% en 2024 contre 3,9% l’an dernier. La faute aux pannes d’électricité, aux retombées négatives du départ de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) sur le secteur tertiaire, à la chute de la production d’or, au flou entourant l’organisation des élections et à la sortie de la CEDEAO. Mais sur ce dernier point les choses vont mieux après la levée des sanctions, à ajouter aux appels pressants pour que Bamako, Niamey et Ouagadougou retournent au bercail.

Le FMI parie sur l’avenir en prédisant une croissance économique de 4,4% au Mali en 2025, à condition que les autorités obtiennent des résultats tangibles sur ces points : les pannes de courant, la situation sécuritaire, la stabilité financière alors que les besoins du gouvernement enflent, à ajouter à des produits de base avec des prix soutenables sur le marché mondial, des conditions de financement favorables à l’international et des risques climatiques contenus dans les limites du supportable. Bref, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, n’est pas au bout de ses peines.

 

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