La dernière fois qu’on a entendu Moez Laâbidi, professeur en économie et membre du Conseil d’administration (CA) de la Banque centrale de Tunisie (BCT), il n’avait aucune bonne nouvelle pour la Tunisie. C’était encore le cas ce jeudi 17 février, sur les ondes d’une radio privée.
«Le modèle économique de la Tunisie est à bout de souffle, car dans le monde d’aujourd’hui on ne peut pas continuer à écouler des produits à faible valeur ajoutée et prétendre faire le bonheur des populations (…). Pour faire simple, le modèle économique doit être réformé, mais nous n’en avons pas les moyens car les finances publiques se sont dégradées. Donc l’assainissement des finances publiques est la première chose à faire», dit l’économiste…
D’après lui le péril économique majeur vient du fait que «tout dépend du FMI. Une institution financière avec laquelle il faut dialoguer en affichant une réelle volonté de réformer, alors qu’aujourd’hui nous avons la sensation qu’il y a un chamboulement des priorités par l’exécutif et que le dossier économique passe après» d’autres agendas. Le département d’Etat américain a dit pratiquement la même chose…
Au sujet de l’inflation, Moez Laâbidi a indiqué que la Tunisie fait face à deux scénarios : «Ou bien cette inflation, qui s’est diffusée partout, est ponctuelle ou bien nous avons affaire à une inflation permanente». Il a ajouté que la transition énergétique impulsée en Occident dévore massivement des matières premières, ce qui fait flamber leurs prix sur le long terme. S’y ajoute un tassement de l’offre provoqué par la pandémie du Covid-19, et cela nous fait «une inflation permanente», déclare le membre du CA de la BCT…
Le danger réel de la planche à billets pour financer le Budget de l’Etat complique les choses, selon Laâbidi. Il a souligné la nécessité d’assainir sans tarder les finances publiques. «Les populistes parlent à profusion de changement de modèle, mais n’évoquent jamais l’austérité qui doit être appliquée pour y parvenir», a conclu le professeur en économie…
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